La fédération nationale des travaux publics (FNTP) a présenté mardi 60 projets d’infrastructures de transport, décidées par le gouvernement dans le cadre du Grenelle de l’environnement, ainsi que «les moyens pour passer à l’acte». Accélération des mises en chantier, nouvelles pistes de financement… détail des propositions.

«Les orientations décidées lors du Grenelle de l’environnement nécessitent de mettre en place une stratégie volontariste», a expliqué mardi le président de la FNTP Patrick Bernasconi, en présentant les propositions de la fédération pour la mise en œuvre et le financement de soixante projets d’infrastructures décidés par le gouvernement. Montant évalué des investissements nécessaires : 92 milliards d’euros sur vingt ans, dont 60% à destination des équipements ferroviaires, 29% pour les équipements routiers et 11% pour les équipements portuaires, fluviaux et maritimes.

«En fonction des modes et dans une optique de rééquilibrage, les besoins de financement vont principalement vers les infrastructures ferroviaires avec les lignes ferroviaires avec les lignes à grande vitesse», a expliqué Patrick Bernasconi. 30 milliards d’euros seront notamment nécessaires pour «permettre à 9 français sur 10 d’être à moins d’une heure d’une garde desservie par le réseau de LGV et 62 milliards devront être affectés aux infrastructures dédiées au fret ou mixtes.

Prioriser les chantiers
Parmi «les moyens pour passer à l’acte» proposés par la FNTP dans le «pacte national des infrastructures de transport», figure celle d’évaluer la priorité de chacun des projets et de les déclarer d’utilité publique. Concernant les nouvelles pistes de financement, la fédération propose que soient augmentées les taxes affectées à l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de transports de France), en reversant par exemple une part plus importante des «amendes-radars». Patrick Bernasconi a rappelé que l’application à partir de 2011 «d’une taxe poids lourds adéquate en France» permettrait de couvrir 1,2 milliards d’euros sur les 2,1 à 2,7 milliards manquants à l’Afitf. «Pour les exercices 2009 et 2010, il conviendra cependant de trouver des solutions de financement alternatives afin de ne pas retarder la réalisation des projets du Grenelle». La FNTP veut en outre faire du Livret de développement durable (LDD, ex Codévi) «un véritable outil de financement du développement durable en rehaussant son plafond et en élargissant ses usages», et de créer un fonds de capitalisation issu des privatisations.

«Sans l’Etat, nous n’y arriverons pas»
Sans renier l’importance des partenariats public-privé (PPP), Patrick Bernasconi a estimé que ceux-ci «ne pourront que jouer un rôle complémentaire». Si la fédération veut trouver des ressources «qui ne grèvent pas trop le budget de l’Etat», son président estime que sans appui celui-ci, «nous n’y arriverons pas». La FNTP rappelait en préambule de cette présentation «la doctrine de l’Etat dans ce domaine», en citant les paroles de Nicolas Sarkozy en juin dernier : «Les infrastructures, (…) il est de notre devoir de les améliorer, de les entretenir, de les remplacer, de les développer. Et ce n’est pas une honte de s’endetter pour cela». Patrick Bernasconi a d’ailleurs précisé que les propositions avaient reçu un «excellent accueil» auprès du gouvernement.

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