CONJONCTURE. Confrontées à une succession de crises diverses depuis plus de deux ans, les entreprises semblent plus que jamais considérer les délais de paiement comme la variable d'ajustement de leur trésorerie. D'après la dernière étude du cabinet Arc, spécialisé dans la gestion du poste client et le recouvrement de créances, 25% des entreprises estiment pourtant que les retards de paiement se sont encore aggravés. Les TPE-PME du BTP sont particulièrement fragilisées face à ce phénomène.


S'ils font l'objet depuis longtemps d'une vigilance particulière des acteurs publics comme privés, surtout dans le secteur de la construction, les délais de paiement s'allongent depuis plus de deux ans et les crises qui se sont succédées. Pandémie de Covid, perturbations mondiales des chaînes d'approvisionnement, inflation des matières premières et des matériaux, flambée des prix énergétiques… La conjoncture étant pour le moins délicate pour les entreprises, les retards de paiement s'aggravent et pénalisent la chaîne de valeur.

 

 

Dans sa dernière étude réalisée conjointement avec l'institut Ifop, le Cabinet Arc, spécialisé dans la gestion du poste client et le recouvrement de créances, relève que 75% des entreprises considèrent plus que jamais les délais de paiement comme la variable d'ajustement de leur trésorerie. Elles sont par ailleurs 70% à ne pas prévoir de croissance de leur activité au cours du prochain semestre, et quasiment 50% à estimer qu'il leur faudra entre un à deux ans pour effacer complètement les conséquences de la crise sanitaire sur leur santé financière.

 

Un tiers des entreprises interrogées ne pensent pas non plus pouvoir faire face au remboursement cumulé de leurs créances, investissements et factures. Enfin, plus d'un quart d'entre elles estiment que les délais de paiement de leurs clients se sont encore détériorés durant les six derniers mois. Le président du Cabinet Arc, Denis Le Bossé, revient pour Batiactu sur les spécificités propres au bâtiment.

 

Batiactu : Quels conseils donneriez-vous aux dirigeants de TPE-PME du bâtiment pour se prémunir des difficultés économiques qui vont sans doute se poursuivre dans les prochains mois ?

 

Denis Le Bossé : Le principal conseil à leur donner est de maîtriser leur carnet de commandes ; de ne pas se laisser griser par un carnet de commandes rempli, de prendre des marchés qu'elles peuvent assumer, de ne pas hésiter à demander des acomptes à la commande, et a fortiori des acomptes successifs avec un suivi très précis. Il faut que les entreprises se fassent payer au fur et à mesure, qu'elles surveillent leur poste client : le nerf de la guerre est là, le cash est essentiel dans cette période.

 

Les entreprises qui traversent cette période difficile sont celles qui maîtrisent le cash. Il faut donc avoir des fonctions, des équipes administratives qui gèrent tous ces aspects, car là est la clé du succès. Trop souvent les entreprises qui mettent la clé sous la porte ont eu des problèmes de suivi du poste client. Dans les TPE, une personne en interne doit vraiment être dédiée à la gestion comptable et à la relance des factures. J'insiste : il faut vraiment maîtriser son cash.
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