Le début d'année 2015 signe une reprise franche pour l'immobilier locatif. Le nombre de baux signés depuis janvier est en forte hausse, tandis que les loyers de marché connaissent une baisse quasi générale, notamment dans 16 des 20 plus grandes villes de France. Et les loyers baissent le plus à... Paris !

Les Français déménagent ! C'est l'une des conclusions de l'étude Clameur, dévoilée mardi 10 mars. Le taux de mobilité (28,9%), c'est-à-dire la proportion de locataires qui changent de logement, est en nette hausse en ce début d'année 2015 par rapport à l'année précédente (27%). "Alors que normalement, durant l'hiver, le marché se replie, la mobilité reste soutenue", précise Michel Mouillart, analyste de l'observatoire.

 

Le taux de mobilité bénéficie peut-être de la mauvaise saison passée. A l'été 2014, en effet, le marché s'est avéré très peu dynamique, mais "l'année s'est terminée nettement mieux qu'elle n'avait commencé", ajoute l'économiste, qui précise surtout que le moral des ménages s'est amélioré ces six derniers mois.

 

Quoi qu'il en soit, la mobilité augmente beaucoup en Franche-Comté (45,8% de mobilité, +9,2%), dans les Pays-de-la-Loire (49,7%, +7,5%), en Auvergne (39,2%, +6,9%), en Bourgogne (40,1%, +5,6%) et en Picardie (34,5%, +5,8%).

Des loyers en baisse dans toute la France

C'est peut-être une conséquence de cette relance : les loyers sont en nette baisse dans une très grande partie du territoire. Ainsi, 80% des vingt plus grandes villes de France voient leurs loyers de marché baisser. Si, pour Montpellier et Toulon, il ne s'agit que de 0,1%, pour Paris, en revanche, le loyer moyen pour les baux signés début 2015 est inférieur de 3,5% à ceux signés en 2014 (voir le palmarès en page suivante).

 

Sur l'ensemble du pays, c'est une baisse de 0,9% qui est enregistrée, pour un loyer moyen de 12,6 €/m². Ce sont en particulier les petits surfaces, réputées plus chères au mètre carré, qui voient leurs loyers baisser : -2% pour les studios, -1,8% pour les deux-pièces. Un recul "plus important que les années précédentes", selon Michel Mouillart.

 

Parmi les grandes villes, la plus forte hausse est observée au Mans (+1,7%, avec 9,1 €/m²). En régions, la Champagne-Ardenne (+3,7%), le Poitou-Charentes (+2,2%) et l'Auvergne (+2,1%) sont celles dont les loyers augmentent le plus. A l'inverse, c'est en Haute-Normandie (-5,6%), dans les Pays de la Loire (-3,3%) et en Basse-Normandie (-3%) que les loyers de marché connaissent les plus fortes baisses.

A Paris, les loyers baissent mais l'offre se réduit

Etrange profil que celui de Paris. Loin des régions où le marché redémarre, la capitale voit sa situation se tendre encore plus : les loyers baissent, mais la mobilité n'augmente pas. "Le marché parisien est particulièrement tendu, compte tenu de la pression de la demande", précise Michel Mouillart. La solution ? Non pas l'encadrement des loyers, selon l'économiste, mais un renouvellement de l'offre pour les Parisiens.

 

En pages suivantes, découvrez le classement des villes de plus de 148.000 habitants où les loyers baissent le plus.

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Top des villes où les loyers baissent le plus

Immeubles
Immeubles © V.B / MAP
Paris : 24,4 €/m² (-3,5%)
Nice : 14,6 €/m² (-3,4%)
Le Havre : 11,1 €/m² (-3,3%)
Rennes : 12 €/m² (-2,2%)
Angers : 10,2 €/m² (-1,7%)
Bordeaux : 12,7 €/m² (-1,3%)
Lille : 13,6 €/m² (-1,1%)
Nantes : 12,3€/m² (-0,8%)
Dijon : 11,3 €/m² (-0,7%)
Nîmes : 10,2€/m² (-0,6%)
Lyon : 13 €/m² (-0,5%)
Strasbourg : 12,7 €/m² (-0,4%)
Toulouse : 12 €/m² (-0,2%)
Grenoble : 12 €/m² (-0,1%)
Toulon : 10,8 €/m² (-0,1%)
Montpellier : 14€/m² (-0,1%)