La dernière conjoncture des notaires d'Ile-de-France va dans le sens des prévisions du 4ème trimestre 2012 : les prix stagnent et les volumes de vente ne cessent de chuter. Cette tendance se confirme à Paris mais aussi dans toute l'Ile-de-France. Revue de détails.

"Le marché est bloqué. Personne ne vend, personne n'achète, tout le monde attend" résume Thierry Delesalle, notaire à Paris. Peu de gens y croyaient encore, mais aucune baisse significative des prix - à peine 0,1% si l'on tient compte des variations saisonnières qui affectent également le secteur - n'a été constatée dans la capitale en ce début d'année 2013. Une stagnation des prix qui affecte bien entendu le volume de ventes qui continue à chuter cette année. "On est sur un véritable plateau de résistance" ajoute Thierry Delesalle.

 

8.260 € le m² à Paris
Lorsque l'on rentre dans le détail, on constate tout de même de fortes disparités, rien qu'à Paris. Par exemple, le 1er arrondissement a connu en un an une hausse de 14,1% pour culminer à 12.190 € le m², alors que le 4ème arrondissement a bénéficié d'une baisse de 11,5%. En moyenne, le m² parisien se situe aux alentours de 8.260 €, prix identique au dernier trimestre mais aussi au 1er trimestre 2012.

 

Pour l'Ile-de-France, les notaires de France ont pu observer une petite baisse de 0,5% du prix du m² sur un an. Là encore, des différences existent entre les communes. On trouve par exemple une baisse de 11,1% à Rosny-sous-Bois et dans la même période, une hausse de 18,6% à Saint-Ouen-l'Aumône. Marc Friedrich, notaire à Levallois-Perret, met ainsi en avant "une situation globalement plus favorable pour l'Est francilien."

 

Un volume de ventes qui ne cesse de chuter
Mais plus que les prix qui stagnent, une inquiétude pour les professionnels d'Ile-de-France : la baisse des volumes de vente. A Paris, on note une baisse de 26% pour les appartements anciens et 32% pour les appartements neufs en un an. Plus inquiétant encore : "Le taux de vente des maisons neuves en Ile-de-France n'a jamais été aussi faible. Seulement 250 ventes ont été enregistrées au 1er trimestre 2013" note Marc Friedrich.

 

Loin de designer un coupable, la chambre des notaires tente de trouver les raisons qui puissent expliquer cette résistance des prix. Selon Thierry Delesalle, une première piste serait celle "des taux de crédit, à leur plus bas niveau historique, qui plomberaient le secteur". Une autre raison avancée est l'emprise des acquéreurs étrangers sur le marché, comme l'explique le notaire parisien : "On compte, par exemple, 17% d'acheteurs étrangers dans le 3ème arrondissement avec en première place, les Italiens, suivis de près par les Américains et les Chinois."

 

En ce qui concerne l'ensemble de la France, les données publiées par l'INSEE révèlent que le prix des logements anciens a connu une légère hausse, 0,3%, entre le 4ème trimestre 2012 et le 1er trimestre 2013. Une tendance qui contraste légèrement avec la région parisienne. Une raison de plus, pour Thierry Delesalle, d'espérer un petit "coup de pouce fiscal de la part du gouvernement", seul moyen d'obtenir une vraie baisse des prix autant en Ile-de-France qu'au niveau national.

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