CONTRÔLE. 284 déclarations de soupçon ont été transmises par les professionnels immobiliers à Tracfin en 2018. Un chiffre en hausse, même si le service de renseignement financier appelle les professionnels à davantage de concision dans leurs signalements.

En 2018, les professionnels immobiliers se sont davantage tournés vers Tracfin pour déclarer des transitions douteuses, selon le rapport annuel d'activité du service de renseignement paru le 8 juillet 2019.

 

Passées de 178 en 2017 à 284 en 2018, les déclarations de soupçon restent cependant incomplètes selon les dires de Tracfin de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Les services du ministère de l'Action et des comptes publics notent en effet "la faible part de déclarations de soupçon complémentaires", qui se comptent littéralement sur les doigts d'une main.

 

La cellule de lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme appelle les professionnels immobiliers à "effectuer plusieurs signalements sur la même opération à l'occasion de la découverte de nouveaux éléments qui tendent à confirmer le soupçon initial". Car "souvent, le soupçon n'est pas clairement exprimé et le déclarant ne donne que des informations lacunaires sur le client et l'opération", regrette le service.

 

Si Tracfin juge la hausse des déclarations timide par rapport à l'augmentation du nombre de transactions intermédiées, elle note une "sensibilisation accrue des professionnels", et une "appropriation du cadre normatif".

 

Sur la typologie des transactions visées par Tracfin, le rapport d'activités tord le cou à l'idée reçue qui voudrait que les irrégularités se concentrent dans les biens de luxe. 23% des transactions frauduleuses concernent des valeurs supérieures à un million d'euros, alors que celles inférieures à 500.000 euros constituent 67% des fraudes en 2018.

 

 

 

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