LETTRE. La présidente de l'assemblée des copropriétaires du bâtiment qui s'est effondré à Miami (Floride) avait alerté, en avril, des dégradations qui minaient l'édifice. Un rapport pointait par ailleurs des défaillances "majeures".

Comme souvent, après qu'une catastrophe se produit, on découvre que certains acteurs avaient alerté de son imminence, en vain. Ainsi, la présidente de l'assemblée des copropriétaires du bâtiment qui s'est effondré, il y a quelques jours, à Miami (Floride), avait alerté dans une lettre du 9 avril adressée aux copropriétaires, sur les "dégradations" qui "s'accéléraient", d'après une dépêche publiée par l'AFP ce 29 juin 2021.

 

Depuis 2018, "la dégradation du béton s'est accélérée, la situation du toit s'est considérablement aggravée", s'alarmait-elle dans cet écrit. Un rapport portant sur l'état de l'immeuble avait noté dès 2018 des "dommages structurels majeurs", ainsi que des "fissures" dans le sous-sol du bâtiment, selon des documents publiés par la ville de Surfside. "L'imperméabilisation sous les abords de la piscine et la voie d'accès pour les véhicules (...) a dépassé sa durée de vie et doit donc être complètement retirée et remplacée", avait écrit dans ce document l'expert Frank Morabito, réclamant des réparations "dans un délai convenable" sans toutefois relever de risque d'effondrement. Quelque 15 millions de dollars de travaux étaient visiblement nécessaires pour remettre aux normes le bâtiment qui a disparu jeudi dans un nuage de poussière, selon une estimation de la copropriété.

 

Les pouvoirs publics locaux ont indiqué qu'une enquête "poussée" aurait lieu pour définir les raisons du drame. Au moins onze personnes sont mortes et 150 personnes manquent toujours à l'appel après l'effondrement des Champlain Towers.

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