ANTICIPATION. Les voitures à motorisation classique n'ont plus que quelques années à vivre. Comment seront mus les véhicules et utilitaires du futur ? Eléments de réponse avec l'Ademe et IFP Energies nouvelles qui publient une étude conjointe sur les technologies de transport routier.

Fini le plein de Super. Exit les fumées de Diesel. Les transports de la prochaine génération émettront moins de gaz à effet de serre. D'ores et déjà, le plan Climat français, présenté par Nicolas Hulot en 2017, prévoit que le glas des véhicules thermiques sonnera en 2040. Et d'ici là, ce sont les exigences européennes en termes de pollution qui obligeront les constructeurs à mettre sur le marché des voitures de plus en plus sobres.

 

La première tendance du marché est celle de l'électrification. Dans un rapport conjoint, l'Ademe et IFP Energies nouvelles expliquent : "Les véhicules électriques sont des solutions efficaces pour réduire la pollution locale et les émissions de gaz à effet de serre, d'autant plus si elles sont très utilisées (à l'instar des bus ou des offres servicielles) de façon à amortir l'impact de la fabrication de la batterie par l'usage". En ville, le bus électrique constituerait la solution de déplacement la moins impactante pour l'environnement, même si le véhicule reste cher. D'après les auteurs de l'étude, le surcoût économique actuel devrait s'effacer d'ici à 2030 grâce aux progrès réalisés sur le stockage d'électricité. Mais ils préviennent : "Cependant, la tendance actuelle à l'accroissement de la taille des batteries pour augmenter l'autonomie des véhicules électriques particuliers est préjudiciable pour l'impact environnemental".

 

Quid du biogaz et de l'hydrogène ?

 

 

L'Ademe et l'IFP Energies nouvelles estiment donc que le véhicule hybride rechargeable constituera la technologie d'intérim la plus pertinente à l'avenir. "Pour les particuliers, mais aussi les professionnels, la solution (…) possède tous les atouts pour réduire la pollution locale et les émissions de GES". Là encore, la partie batterie impose une utilisation très régulière pour amortir son impact de fabrication : "Celle-ci doit être rechargée quotidiennement pour maximiser l'utilisation du véhicule en mode électrique". Toutefois, sa taille inférieure à celle d'un véhicule 100 % électrique améliore son impact environnemental, tout en diminuant l'empreinte des courts trajets. Sur le coût, les auteurs du rapport notent que l'incitation à l'achat est encore réduite et que les prix devraient diminuer d'ici à 2030, rendant la technologie véritablement concurrentielle.

 

Pour les trajets les plus longs de véhicules lourds, point de salut en revanche : l'étude estime que les camions continueront à carburer au Diesel. C'est oublier un peu vite les efforts entrepris par divers industriels pour proposer des semi-remorques électriques, comme Tesla aux Etats-Unis ou Volvo en Scandinavie. Et c'est également faire l'impasse sur d'autres technologies en plein essor que sont le gaz naturel (qui alimente nombre de bus en Europe) et l'hydrogène. D'autant que le gouvernement français vient de lancer un plan dédié à cette filière, considérée comme la clef d'une mobilité propre. Il est prévu que 5.000 utilitaires légers et 200 véhicules lourds soient mis en circulation d'ici à 2023 et que ces chiffres grimpent à 20.000 voire 50.000 utilitaires et jusqu'à 2.000 poids-lourds en 2028. Un déploiement accompagné par l'installation de centaines de stations sur tout le territoire.

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