Les Etats-Unis, la France, la Suède ou l'Espagne pourraient enregistrer un retournement du marché immobilier si la hausse des prix se poursuivait au même rythme et que les taux d'intérêt augmentaient de 1 à 2 points, selon une étude de l'OCDE.

L'Organisation de coopération et de développement économiques consacre une analyse à l'hypothèse de la fin de la hausse des prix du logement, dans ses Perspectives économiques de printemps publiées mardi.

L'étude de l'OCDE vise à mesurer la probabilité que les prix du logement cessent d'augmenter en fonction de variables comme les taux d'intérêt et la variation des prix réels. Il apparaît que dans la plupart des pays, les marchés du logement résisteraient à une hausse de 1 à 2 points des taux d'intérêt à long terme au niveau actuel des prix, sauf au Danemark et en Nouvelle-Zélande où existerait la probabilité à 40% d'un ralentissement des prix.

En revanche, si l'on suppose que les prix continuent d'augmenter pendant un an au même rythme qu'en 2005, une hausse des taux d'intérêt ferait passer à 50% ou plus la probabilité d'un retournement du marché aux Etats-Unis, en France, en Irlande, en Espagne et en Suède. L'OCDE considère donc que si les taux d'intérêts venaient à augmenter «sensiblement», la progression des prix réels des logements «pourrait toucher à sa fin». «Les évolutions passées donnent à penser que les baisses de prix lui s'ensuivraient pourraient être importantes en termes réels et que le processus d'ajustement pourrait durer un certain temps", estime l'organisation économique.

L'OCDE observe que jusqu'ici, les prix réels des logements n'ont cessé d'augmenter que dans deux pays (Finlande au premier trimestre 2000 et Australie au premier trimestre 2004) et que leur hausse s'est «considérablement ralentie» dans deux autres (Royaume-Uni et Pays-Bas). Dans la plupart des pays, la hausse est restée soutenue en termes réels ou s'est accélérée.

L'OCDE relève que les prix des logements ont fortement augmenté en termes réels dans la majorité des pays de sa zone, et que l'augmentation actuelle est la plus longue que la zone OCDE ait connue depuis les années 70.

Mais selon l'organisation, «divers indicateurs donnent à penser» que ces prix «ne s'écartent pas sensiblement des niveaux qu'impliquent leurs déterminants fondamentaux sur la plupart des marchés». Dans la partie de son rapport consacré à la zone euro, l'OCDE indique que la hausse des prix de l'immobilier s'est accélérée dans la plupart des pays, mais juge que «dans la plupart des cas, elle reste bien inférieure au niveau propre à susciter l'alarme parmi les responsables inquiets des bulles des prix des actifs».

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