Bernard Morin, architecte de formation, et Jocelyne Labelle habitent au Québec dans une maison contemporaine atypique. Elle résulte de l'assemblage de sept conteneurs maritimes. Reportage.

Le concept constructif développé par Bernard Morin est simple mais innovant. Au départ il y a des conteneurs maritimes et, à l'arrivée, une maison individuelle contemporaine. L'architecte québécois est en effet convaincu, depuis près de vingt-cinq ans, que les caissons en acier peuvent être aussi utiles dans le domaine de la construction que dans celui du transport. Pour les habiter, il explique qu'il suffit simplement "de les transformer puis de les juxtaposer ou des superposer". Seulement voilà : malgré l'ingéniosité du système, ses clients n'ont jamais osé dépasser l'étape conceptuelle. Pour les en convaincre, Bernard Morin a dû montrer l'exemple...

Une maison montée en 3 heures

Première étape du projet : trouver un terrain. Souhaitant vivre en harmonie avec la nature, l'architecte a finalement opté - après deux ans de recherches - pour une parcelle boisée située Sainte-Adèle, au nord de Montréal.

Les plans de l'habitation étant complexes, il a fallu faire livrer par camions sept conteneurs maritimes. Un moment singulier dont Jocelyne Labelle, la compagne de l'architecte, garde un souvenir fort : "de toutes les étapes du chantier, l'arrivée des conteneurs maritimes sur le terrain est celle qui m'a le plus impressionnée", raconte-t-elle. Les conteneurs, qui servent de structure porteuse à la maison, ont été installés sur les fondations en seulement une demi-journée. "Il n'y avait qu'à emboîter les pièces comme dans un jeu de légo", s'amuse Bernard Morin. Le reste des travaux s'est étalé sur dix mois. Un laps de temps durant lequel le couple s'est attelé à transformer les conteneurs : y intégrer des ouvertures et les isoler, de préférence par l'extérieur afin de conserver un maximum de surface habitable.

Une solution économique et écologique

Le résultat final est bluffant puisque, grâce à la présence d'un parement extérieur, l'existence des conteneurs est complètement gommée. Pour l'architecte, qui cherche actuellement à commercialiser son concept, l'utilisation des conteneurs maritimes en fin de vie dans la construction présente avant tout un intérêt écologique. Au lieu d'être abandonnées dans les ports, les boîtes en acier sont en effet recyclées. La maison y gagne elle aussi puisqu'elle se monte rapidement, présente une bonne résistance mécanique et, surtout, est évolutive.

Pour l'agrandir, il suffit en effet d'ajouter un conteneur ou deux, selon les besoins. Une solution pratique déjà mise en œuvre dans les maisons existantes de la périphérie de Montréal. Sans doute est-ce une première étape avant de passer à l'édification de maisons individuelles exclusivement constituées de conteneurs. D'ailleurs, d'après l'étude de marché réalisée par Bernard Morin, les auto-constructeurs d'Amérique du Nord et d'Europe pourraient bien être les premiers à se lancer !



Découvrir le chantier en images.



Renseignements : www.maisonidekithome.com

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