PAROLES D'AMÉNAGEURS. Denis Girou, directeur général de l'Etablissement public foncier d'aménagement (EPFA) de la Guyane, expose l'action de cet opérateur, bras armé de l'Etat pour faire face aux immenses défis de ce territoire, à commencer par la multiplication des habitations illégales.


Le département français de la Guyane, seul territoire d'outre-mer situé sur le continent sud-américain, fait face à des défis immenses : pauvreté endémique, augmentation fulgurante de la population (elle double tous les 20 ans), développement sans précédent de l'habitat illégal, énormes besoins d'équipements et d'infrastructures…

 

Ces enjeux spécifiques ont poussé les pouvoirs publics à créer un établissement d'Etat qui rassemble les compétences d'un EPF (établissement public foncier) et celles d'un EPA (établissement public d'aménagement). L'EPFA de Guyane est principalement actif dans le périmètre de l'Opération d'intérêt national (OIN) guyanaise, créée en 2017. Une OIN multisite qui couvre 5.800 hectares et englobe plusieurs milliers de quartiers d'habitat informel, en plus des classiques zones prévues pour y développer transports, hôpitaux, et surtout logements.

 

Denis Girou, qui dirige l'EPFA, fait le point, pour Batiactu, sur les grands objectifs, les projets en cours, les spécificités de la mission d'aménageur d'Etat en Guyane, les difficultés rencontrées et les outils mis en place.

 

 

Batiactu : Quelles sont les missions de l'EPFA Guyane ?

 

Denis Girou : L'EPFA a une activité d'EPF classique : portage foncier et réserves foncières au service des collectivités. Nous travaillons en particulier sur la maîtrise foncière pour le développement du premier TCSP [Transport en commun en site propre] de Guyane, ou dans le cadre des opérations de renouvellement urbain de Saint-Laurent-du-Maroni et de Cayenne.

 

En tant qu'aménageur, nous assurons, par ailleurs, la maîtrise foncière pour nous-mêmes dans les secteurs de l'OIN. Sa programmation porte sur 100 hectares à urbaniser sur 15 ans, avec la production de 21.000 logements, soit la moitié des besoins sur la période. Sans compter l'énorme besoin de rattrapage en matière d'infrastructures.

Quelle est la situation du logement en Guyane ?

De manière générale, les besoins sont énormes. La population guyanaise double tous les 20 ans. De 300.000 aujourd'hui, nous devons nous préparer à être 600.000 en 2040.
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