AIDE. La crise des pénuries et hausses des coûts des matières premières qui secoue les entreprises françaises depuis des mois s'aggrave avec le conflit en Ukraine. La Fédération française du bâtiment (FFB) appelle le gouvernement à agir pour accompagner les entreprises tricolores.

La Fédération française du bâtiment (FFB) tire la sonnette d'alarme. La crise des matériaux de construction, enclenchée par la pandémie de Covid-19, continue de frapper les professionnels. La situation ne devrait pas s'arranger tout de suite, pointe la fédération. En effet, l'invasion russe en Ukraine renforce "dramatiquement les risques de pénuries et d'inflation de l'ensemble des coûts de production", affirme-t-elle, dans un communiqué. "Les artisans et entrepreneurs du bâtiment, qui ont porté l'économie au cours des derniers mois dans une situation déjà tendue, ne pourront pas tenir sans mesures exceptionnelles", juge Olivier Salleron, président de la FFB.

 

 

Plusieurs mesures exigées

 

La fédération a ainsi déposé une demande urgente auprès des pouvoirs publics pour qu'une mesure transitoire de baisse du taux de TVA sur les carburants soit mise en place, ainsi qu'un gel des prix de l'énergie et des carburants. Elle souhaite également une prise en charge intégrale de l'activité partielle qui découlerait de pénuries. Concernant les marchés publics, la FFB réclame à l'État la prise en compte systématique des demandes d'indemnisation, d'avenant au marché et de non-application des pénalités de retard, ainsi que la mise en œuvre de la théorie de l'imprévision, tant dans les marchés publics que dans les marchés privés, en vue d'imposer une renégociation des prix aussi longtemps que durera le conflit.

 

Le BTP devrait être pris en compte dans le plan de résilience

 

Le secteur du BTP devrait être pris en compte dans le plan de résilience pour les entreprises qui sera présenté par le gouvernement dans les prochains jours. C'est du moins la garantie que le ministre de l'Économie a visiblement apporté à la Fédération française du bâtiment (FFB), d'après un post publié sur les réseaux sociaux par l'organisation professionnelle. "Le ministre a confirmé que le BTP serait bien présent dans le plan de résilience présenté dès la semaine prochaine", peut-on y lire.

 

 

Même son de cloche du côté de la Capeb qui a également communiqué sur les réseaux sociaux après avoir obtenu une réunion avec Bruno Le Maire. L'organisation professionnelle assure même qu'une "mesure spécifique pour les entreprises du bâtiment" sera prise pour contrer la hausse des prix du carburant.

 

Le déclenchement de cette guerre à l'Est de l'Europe pourrait exercer un poids supplémentaire sur les trésoreries des entreprises du Bâtiment. Ces dernières devaient déjà faire face à des explosions de prix de matières premières en 2021. Les prix de l'acier avaient bondi de 90% et ceux du bois avaient triplé, selon des chiffres de la FFB. Au micro de BFM Business le 8 mars, Olivier Salleron avait expliqué l'impact que cela pourrait causer en France. "On sait très bien que l'Ukraine, la Russie, la Biélorussie sont de forts producteurs d'acier mais aussi de minerais, d'aluminium, de cobalt, etc. Ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est l'acier. Pourquoi ? Parce que les fonderies ukrainiennes ne produisent évidemment plus de brames d'acier, c'est-à-dire de grosses quantités d'acier un peu grossières qu'elles livrent à un très gros fournisseur de la France basé en Italie, la société Riva, qui elle fabrique des filières, c'est-à-dire des fils béton pour les armatures." Très inquiet, le porte-parole craint des "bilans dégradés" dans les comptes des entreprises et que le secteur finisse par "s'écrouler".

actionclactionfp