Vinci et Bouygues, concessionnaires du Stade de France, renégocient avec l'Etat le contrat qui les lie afin de faire compenser la suppression d'une indemnité publique qui leur était jusqu'alors versée en raison de l'absence de club résident. Dans le même temps, Eiffage exige de se faire rembourser des surcoûts de la construction du Grand stade de Lille.

Le financement des grandes enceintes de sport demeure un casse-tête. L'Etat qui versait depuis 1998 une indemnité annuelle publique au consortium Vinci-Bouygues, concessionnaires du Stade de France, a annoncé la suppression de cette « aide » en 2013. Elle visait à compenser l'absence de club résident dans le stade de Saint-Denis qui privait les deux sociétés de recettes potentielles. Au total, selon le journal Les Echos, 115 millions d'euros auraient ainsi été versés en quatorze ans, soit une moyenne de 8,2 M€ par an, avec des années basses (200.000 €) où l'activité du stade était à son maximum et des années hautes (12 M€), comme 2012, où les entrées étaient moins nombreuses. Las, le ministère des sports cessera ce versement, difficilement justifiable. Le précédent ministre, David Douillet avait déjà dénoncé la validité de l'aide, alors que la concession était toujours bénéficiaire.

 

Trois pistes envisagées
Afin de préserver l'équilibre financier du Stade de France, plusieurs pistes sont actuellement étudiées. La première piste consiste à demander un effort financier aux deux fédérations sportives principales utilisatrices de l'enceinte : la Fédération Française de Football (FFF) et celle de Rugby (FFB). Une solution qui toutefois se heurterait à la réticence de la seconde, liée pendant encore seulement un an au Stade de France, et qui cherche à construire son propre stade à Ris-Orangis-Evry (Essonne) avec une inauguration prévue en 2017-2018.Afin de les associer plus fortement, David Douillet souhaitait en son temps qu'elles deviennent elles-mêmes actionnaires du consortium, partageant ainsi les profits avec Vinci et Bouygues. Autre solution : l'hébergement d'une équipe, potentiellement le Paris Saint-Germain, pour certains événements de portée européenne, voire pour quelques mois, le temps que les travaux de rénovation du Parc des Princes soient achevés, avant la tenue de l'Euro 2016. Enfin, une troisième piste serait évoquée, plus simple que les autres : il s'agit d'un rallongement de la durée de concession.

 

Eiffage aussi
A Lille, le Grand stade pose lui aussi des difficultés entre les pouvoirs publics et un groupe de BTP. Eiffage tente en effet de se faire rembourser par Lille Métropole des surcoûts survenus lors de la construction de cette enceinte, inaugurée le 17 août dernier. Les montants en cause seraient de l'ordre de 80 à 90 M€, alors que le budget était de 324 M€. La société envisagerait de porter l'action en justice. Mais elle n'aurait, selon un élu, aucune chance. L'offre aurait été mal calibrée : en voulant absolument remporter le contrat, la société aurait proposé un projet trop ambitieux techniquement compte tenu de l'enveloppe. L'épineuse question du financement de ces grands équipements sportifs n'est donc pas prês d'être résolue.

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