Le Grand Palais change ses boulons, ses vitres, décape et repeint sa charpente - presque aussi lourde que la Tour Eiffel - pour une réouverture envisagée en 2007.

Les travaux de restauration de l'édifice ont commencé en août 2001, et après le renfort des fondations, c'est au tour de la charpente de 6.000 tonnes d'être remise à neuf.
Près de 20.000 rivets ont été changés, soit un sur dix. C'est précisément la chute d'un boulon de la charpente qui avait entraîné la fermeture de l'édifice il y a plus de dix ans, en novembre 1993.

Outre la pose "à l'ancienne" de nouveaux rivets, le groupe Eiffel (groupe Eiffage) change en ce moment l'intégralité des vitres qui forment la verrière de 17.000 mètres carrés, si caractéristique du monument, mais qui ne répondait plus aux normes.

Un peu avant l'hiver, le dôme du Grand Palais qui culmine à 39 mètres a dû être surélevé de deux centimètres. Pour ce faire, pas moins de 700 tonnes d'étais ont été utilisés. Une opération ultra-délicate destinée à relever les charpentes au niveau auquel elles ont été assemblées il y a plus d'un siècle.
"Le bâtiment est descendu de plus de 10 centimètres, on n'a pas cherché à le relever mais à faire en sorte qu'il ne descende plus", a rappelé Bernard Bonnet, directeur du projet de rénovation.

La partie sud du monument, côté Seine, s'était affaissé de 3 à 14 centimètres au fil du temps, exerçant une traction sur la structure métallique, d'où la chute de rivets.
Littéralement mangée par la rouille, la charpente est alors renforcée, décapée, passée à l'anti-corrosif, et repeinte en vert réséda (vert jaunâtre), de la teinte de l'époque.
"Jusque dans les années 60, des courses de chevaux étaient organisées dans la nef, du coup certains poteaux étaient encore plus abîmés en raison de l'urine de cheval", a raconté Bernard Bonnet.

Quant à l'affectation et à l'exploitation du Grand Palais nouvelle version, les réponses sont de moins en moins floues.
Le ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon avait indiqué en juin 2002 que l'exploitation du Grand Palais associerait à l'avenir public et privé.
La partie rénovée accueillera "des salons, des événements temporaires" et son exploitation sera assurée par "un opérateur privé", a indiqué Sylvie Lerat, directrice de la communication de l'Etablissement de maîtrise d'ouvrage des travaux culturels (EMOC).

Quatre groupes privés ont d'ores et déjà été retenus en novembre dernier, dont des groupes de BTP, a-t-elle ajouté. Une gestion publique, pour la partie Galeries Nationales, et une gestion privée vont donc coexister.
Le groupe lauréat sera connu au deuxième ou troisième trimestre 2004, a-t-elle ajouté, sans préciser les noms des groupes en question. Eiffage a posé sa candidature, ont indiqué les représentants du groupe.

Après les fondations, la verrière et la charpente, considérés comme les travaux d'urgence, la dernière phase concernera la restauration des façades, des sculptures et autres mosaïques. Avant la touche finale: la remise en place des quadriges dont le décrochage avait sonné le départ des travaux.
Ce chantier, financé par le ministère de la Culture, coûte 123 millions d'euros.

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