SOCIAL. Patrick Coulombel, président des Architectes de l'urgence, affirme qu'il ne serait ni compliqué ni coûteux de construire des abris pour les sans-domicile fixe en cette période de grand froid.

"Je trouve cela assez incroyable qu'on ait encore des gens qui dorment dehors." Comme beaucoup, Patrick Coulombel, président de la fondation Architectes de l'urgence, s'inquiète du sort des SDF en cette période de grand froid. Interviewé par la radio Europe 1, il assure qu'il ne serait pas si coûteux ni compliqué techniquement de construire des abris temporaires pour ceux qui en ont besoin. Et cite en exemple le foyer pour migrants, à Montreuil (Seine-Saint-Denis), qui avait emporté le grand prix du jury "Chantiers" lors des trophées Batiactu 2017.

 

"Il y a une trentaine de milliers d'architectes qui travaillent en France, le territoire est bien maillé", a-t-il rappelé. "Et nous disposons de bâtiments qui pourraient être utilisés à cette fin : usines désaffectées, anciens ateliers... Nous pourrions y loger décemment des personnes, avec des points d'eau et du chauffage. Il s'agit aussi d'utiliser des matériaux qui ont une bonne tenue au feu, sans risque de propagation de flammes. Cela sécurise les populations et cela peut tenir très longtemps : l'opération de Montreuil abrite 150 personnes depuis deux ans et demie, et cela fonctionne. Son coût a été amorti en un peu plus de deux mois."


"De nombreux propriétaires n'ont pas les moyens de se payer des travaux"

 

Toutefois, Patrick Coulombel assure qu'il faut également que des accompagnateurs soit impliqués. "Pas mal de personnes dans la rue ont des problèmes d'addictions et de santé mentale : cet aspect de la question n'est pas du tout traité. Ils ne dorment pas sur un matelas dans la rue uniquement parce qu'ils ont un problème de logement."

 

Questionné également à propos de la rénovation des passoires thermiques, Patrick Coulombel a évoqué la question des coûts. "Techniquement, cela n'est pas très compliqué, il faut remplacer les menuiseries extérieures, et pratiquer par exemple une isolation thermique par l'extérieur. Mais cela coûte une certaine somme, et de nombreux propriétaires n'ont pas les moyens de se le payer. Et le système actuel de crédit d'impôt est bancal, puisque vous ne pouvez pas l'utiliser si vous ne payez pas d'impôt. C'est une priorité à laquelle on ne s'est jamais vraiment attelés."

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