Alors qu'à Bercy, on est tenté par un désengagement d'un secteur bien valorisé, un porte-parole du ministère de l'Equipement a souligné dimanche les risques d'une privatisation du réseau national autoroutier évoquée à plusieurs reprises par le gouvernement.

"Si on vend les sociétés d'autoroutes, on se prive de recettes pérennes issues des dividendes de ces sociétés. Il faut regarder les choses en face", a déclaré un porte-parole du ministère à l'AFP, confirmant des informations du Journal du dimanche (JDD).
"On touche un gros chèque d'un coup, mais on fait une croix sur des recettes régulières (...) Si on se lance sur cette piste, il faudra trouver d'autres ressources de financement", a ajouté le porte-parole, soulignant le besoin de financement routier relevé dans un récent audit sur les infrastructures.

En outre, l'Etat privatiserait au moment où les sociétés d'autoroutes vont commencer à récolter les fruits -financiers- des travaux dans lesquelles elles et -donc l'Etat- ont investi ces dernières années, a souligné la même source. Et il perdrait le financement attendu pour les prochains travaux, a-t-elle noté.
Le ministère de l'Equipement a précisé que "si une décision est prise en très haut lieu évidemment (il) s'y confortera". "En revanche, il n'est pas exclu de dire: " Attention, c'est un calcul qui peut être de court terme "", a résumé le porte-parole.

Interrogé par l'AFP sur le sujet, un porte-parole de Bercy a seulement souligné que le gouvernement n'avait "pas (pris) de décision" sur la privatisation du réseau autoroutier.
Cette question sera évoquée lors du débat sur les grands projets d'infrastructures en France, qui doit avoir lieu en mai au Parlement.

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