Les arrêtés de dérogation et portant déclaration d'utilité publique du projet de ligne à très haute tension traversant les gorges du Verdon ont été publiés mercredi au Journal officiel, marquant ainsi la fin d’une lutte acharnée de 20 ans entre EDF et les défenseurs de l’environnement.

La ligne de 400.000 volts doit relier Boutre (Var), près du centre nucléaire de Cadarache (Bouches-du-Rhône), au Broc-Carros (Alpes-Maritimes), en traversant le site classé à deux endroits, sur 800 m au nord du lac de Sainte-Croix et sur 3.500 m plus à l'est. La ligne traverse les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Alpes-Maritimes et du Var. Elle doit se substituer à une ligne de 225.000 volts et entraîner la suppression d'une ligne, parallèle, de 150.000 volts. Ces deux lignes avaient été construites dans les années 30 et 60, bien avant le classement des gorges du Verdon en mai 1990.

Ce projet avait été conforté en 2003 par le feu vert de la commission nationale supérieure des sites. Présenté par le gestionnaire du Réseau de transport d'électricité (RTE) comme indispensable à la sécurisation de l'alimentation en électricité de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur (PACA), ce projet est combattu par des écologistes et le parc naturel régional du Verdon, qui dénoncent une défiguration du site. «La ministre de l'Ecologie et le ministre de l'Industrie viennent de donner caution à EDF/RTE pour saccager les sites exceptionnels du Verdon», a réagi Robert Ferrato, président de l'Association pour la protection des sites du Verdon. M. Ferrato a annoncé le dépôt de recours devant le Conseil d'Etat par le Collectif des opposants, défendu par Me Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement.

actionclactionfp