Dans un entretien accordé au mensuel "Information immobilière", le ministre de l'Equipement, des Transports et du Logement, Gilles de Robien, a affirmé qu'il était nécessaire de démolir certains ensembles HLM pour restaurer l'image du logement social et améliorer les conditions de vie des habitants de certaines cités.

"Là où c'est nécessaire, lorsque ce n'est plus possible il ne faudra pas hésiter à démolir", a-t-il indiqué, reprenant ainsi la politique menée depuis plusieurs années par ses prédécesseurs au poste du logement.

Selon une étude menée par les HLM et la Caisse des Dépôts, 300.000 logements sociaux locatifs, soit 10% du parc, devraient être démolis.
Actuellement, le rythme est de 10.000 logements détruits par an, ce qui fait un délai de 30 ans pour atteindre cet objectif, soit une cadence nettement insuffisante.

Pour encourager ces opérations de démolition/reconstruction, M. de Robien estime qu'il est nécessaire d'encourager, via la décentralisation, la concertation entre élus locaux et constructeurs et de multiplier le nombre d'intervenants financiers pour monter des opérations.

M. de Robien a précisé être satisfait d'avoir "entièrement à (sa) charge la politique du logement" indiquant qu'une bonne politique passait par "une maîtrise de la chaîne du logement, c'est-à-dire utiliser toutes les alternatives possibles".

Parmi les possibilités offertes, il a cité la nécessité d'améliorer l'accession sociale à la propriété, de développer la vente des logements par les bailleurs HLM aux occupants, et d'inciter à l'investissement locatif privé.

Pour promouvoir l'investissement locatif privé, deux mécanismes fiscaux ont été mis en place: l'amortissement Périssol dans les années 95 et plus récemment le mécanisme Besson qui a pris son relais.

A propos de la loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) qui a pour objectif de favoriser la "mixité sociale" en pénalisant les mairies qui ne disposent pas d'un quota suffisant d'HLM, M. de Robien a émis des critiques sur la méthode du précédent gouvernement.

"L'objectif de mixité sociale n'est pas à remettre en cause. En revanche, il y a beaucoup à dire sur la méthode suivie par le précédent gouvernement qui a privilégié un système coercitif par rapport à une démarche incitative qui aurait davantage fait confiance aux élus", a-t-il indiqué.

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