IMMOBILIER. La fracture territoriale entre les métropoles et les communes rurales fait l'objet de débats constants dans la sphère sociale. Publié ce mardi 8 octobre 2019, le baromètre annuel de l'association Qualitel et de l'institut de sondages Ipsos explique qu'en matière de qualité du logement, les ruraux sont mieux lotis que les citadins.

Avant la fin d'une année marquée par le mouvement des gilets jaunes, l'association Qualitel et l'institut de sondages Ipsos ont choisi d'orienter leur baromètre sur les différences de qualité de logement en fonction des territoires. Et les résultats prennent à revers le concept de fracture territoriale. "Plus on habite dans une petite commune, plus on est satisfait de la qualité de son logement, et ce, malgré le déficit d'infrastructures ou d'accès aux transports et aux commerces", résume Sarah Duhautois, directrice adjointe du département réputation d'entreprise d'Ipsos. En effet, alors que la moyenne nationale de l'indice de satisfaction, nommé Qualiscore, se situe à 6,8/10, la note grimpe à 7 pour les communes rurales et à 6,9 pour les villes moyennes. Au contraire des métropoles, où la note descend à 6,7 en moyenne, et de l'agglomération parisienne, où le Qualiscore chute à 6,4, dont 6,2 à Paris.

 

Plusieurs facteurs expliquent ces résultats. A commencer par le décalage entre la surface rêvée pour un logement et la réalité. "En zone rurale, cet écart est quasi nul. Il croît au fur et à mesure que la ville grandit, ce qui crée de la frustration. Par exemple, en agglomération parisienne, la surface souhaitée est de 105 m², alors que la moyenne des logements se situe à 82 m²", précise Sarah Duhautois. La typologie du bien est également essentielle : les maisons obtiennent un meilleur score que les appartements, à 7,1 contre 6,3. Or, les maisons sont largement majoritaires dans les communes rurales (88%) et dans les villes moyennes (70%). Autre explication, les propriétaires sont plus satisfaits de leur logement, et ils sont une nouvelle fois majoritaire dans les villes à faible densité, avec une proportion de 75 % pour les communes rurales, de 65 % dans les villes moyennes, de 57 % dans les métropoles et de 52 % dans l'agglomération parisienne.

 

"Axer les efforts sur la rénovation du parc existant"

 

La qualité intrinsèque du logement joue aussi un rôle primordial dans la note. Les habitants des métropoles sont moins satisfaits de leur logement sur les cinq critères choisis : le confort thermique, les installations sanitaires, la qualité des matériaux, l'isolation acoustique et l'aération, avec des écarts pouvant atteindre 25 %. "Il y a eu un trou de qualité dans la construction de logements entre 1900 et 1980", précise Bertrand Delcambre, président de Qualitel. Des propos confirmés par Sarah Dehautois : "Sur les onze plus grandes métropoles française, on remarque des différences de perception. C'est à Rennes que la note est la plus haute, avec un Qualiscore de 6,9, suivie par Nice avec la même note, puis Bordeaux, Toulouse et Montpellier. Particularité de ces villes, à part Nice, la majorité de leur parc urbain a été construit après 1980". A contrario, les parcs anciens de Marseille, Lille et Paris ferment la marche avec un Qualiscore de respectivement 6,5, 6,4 et 6,2. Raison de plus pour "axer les efforts sur la rénovation du parc existant pour renforcer leur attractivité", conclut l'association Qualitel.

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