IRRÉGULARITÉS. La Banque mondiale a relevé des pratiques irrégulières lors de la négociation du marché de concession de deux aéroports malgaches, en 2015.

La Banque Mondiale a sanctionné des entités des groupes français ADP et Bouygues pour pratiques irrégulières lors de la négociation de marchés, a appris l'AFP le 14 janvier 2022 de sources concordantes. Ce qui vient confirmer des informations circulant depuis quelques jours déjà.

 

Les faits reprochés remontent à 2015. Un consortium formé par ADP International et des filiales du groupe Bouygues - Bouygues Bâtiment International et Colas Madagascar - négociait un contrat de rénovation et d'extension des aéroports malgaches d'Antananarivo-Ivato et Nosy Be-Fascène. Pendant l'appel d'offre de concession, remporté par le consortium, les sociétés sanctionnées "ont eu des réunions inappropriées avec des responsables gouvernementaux" malgaches, a indiqué la Banque Mondiale dans un communiqué. Auditées, les sociétés ont reconnu des faits et accepté les sanctions.

 

Exclusion des marchés et mise à l'épreuve

 

Ainsi, ADP International et ses filiales sont exclues pendant un an des marchés financés par l'organisation internationale, et feront l'objet d'une mise à l'épreuve d'une année supplémentaire. L'entité du groupe gestionnaire de aéroports parisiens se voit aussi punie par cette décision pour des "pratiques frauduleuses" lors de la négociation du contrat de concession de l'aéroport de
Zagreb: selon la Banque Mondiale, des honoraires ont été "partiellement transférés à un consultant qui n'était pas sous contrat" entre juin 2011 et mars 2014.

 

Dans le dossier malgache, Bouygues Bâtiment International a accepté une mise à l'épreuve d'un an, tandis que Colas Madagascar est exclue pendant deux ans des marchés financés par l'institution. L'avocat du consortium, Antonin Lévy, a confirmé les accords et qualifié les rencontres reprochées de "réunions techniques avec le donneur d'ordre, relatives à des aspects du projet". Ce qui représente un "manquement aux règles éthiques de la Banque Mondiale, car quand on est en appel d'offres on ne doit pas parler avec le client".

 

L'avocat a assuré à l'AFP que "l'enquête n'a(vait) pas démontré d'impact sur le marché" et le résultat de l'appel d'offre. Contactés par l'AFP, ni le Groupe ADP, ni Bouygues n'ont souhaité faire de commentaire sur les éventuelles conséquences de cette affaire pour leurs finances.

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