Rio de Janeiro, qui doit accueillir plusieurs événements d'envergure mondiale d'ici à quatre ans, s'est lancé dans un vaste programme de travaux et de réhabilitation. Mais les emblématiques « favelas », ces bidonvilles qui accueillent plus d'un million d'habitants, continuent de grossir en dépit des efforts de la municipalité pour réduire leur surface : les résidents rajoutent en effet des étages aux constructions précaires…

Avec l'organisation du Mondial de football en 2014 et des Jeux olympiques en 2016, Rio de Janeiro est prise d'une fièvre urbanistique. La municipalité tente aujourd'hui de reprendre le contrôle des « favelas », ces quartiers pauvres où vit près d'un tiers de la population. En évacuant les habitations précaires exposées à des glissements de terrain - courants dans cet environnement vallonné et tropical - la mairie de Rio a réussi à réduire de 82 hectares (soit -2 %) la surface des zones occupées par les bidonvilles. Mais la population continue d'augmenter, puisqu'elle est passée de 1 million (en 2000) à 1,4 million en 2010 (+27,5 %), alors que la croissance dans le reste de la ville était de +7,4 %.

 

La raison ? L'ajout anarchique d'étages aux petites maisons. Un « immeuble » non autorisé, construit en 2009 à Rocinha, une des plus grandes favelas de Rio, compte ainsi 11 niveaux. Même si 22.000 m² de maisons en zone à risque ont été évacuées et détruites, leurs occupants étant indemnisés, le secrétariat d'urbanisme fait face à de très nombreuses demandes de construction. Entre décembre 2011 et mars 2012, le service a refusé 206 nouvelles constructions, soit près de deux demandes par jour. « Car en dépit des interdictions de la mairie, les habitants font appel en justice et continuent de construire », explique le secrétaire d'urbanisme Sergio Dias au journal O Globo.

 

La démolition et la réhabilitation des quartiers pauvres seront donc de longs processus. L'objectif de la mairie carioca est de réduire de 3,5 % les zones de favelas, et de 5 % d'ici à 2016, année des Jeux olympiques. Les habitants devraient être relogés dans le cadre du programme social « Minha Casa, Minha Vida » (Ma maison, ma vie).

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