ETUDE. Quelles sont les habitudes des artisans du Bâtiment en matière de mobilité ? Quels sont leurs besoins ? Réponses et téléchargement de l'intégralité de l'enquête réalisée par la Chambre de Métiers et de l'Artisanat Auvergne-Rhône-Alpes et le Centre d'Etudes et d'Expertise sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement (Cerema).
Comment les artisans du Bâtiment perçoivent-ils la mobilité ? Comment l'accessibilité à certaines zones impacte-t-elle leur activité ? Sont-ils sensibles à l'éco-mobilité ?
Soutenus par l'Ademe, la Chambre de Métiers et de l'Artisanat Auvergne-Rhône-Alpes et le Centre d'Etudes et d'Expertise sur les Risques, l'Environnement, la Mobilité et l'Aménagement (Cerema) ont interrogé 33 000 entreprises artisanales du bâtiment de la région du 12 mars au 25 mai 2020 pour connaître leurs comportements et leurs attentes en matière de mobilité.
60 % des entreprises n'ont qu'un seul véhicule
Premier enseignement, chaque entreprise de la région dispose d'environ 1,8 véhicule, soit 92 000 véhicules pour un peu plus de 51 000 entreprises du bâtiment. De plus, 60 % des entreprises n'ont qu'un seul véhicule. Le véhicule utilitaire léger (VUL) représente 75 % du parc contre 18 % pour la voiture et 6 % pour les camions porteurs. Afin d'acquérir un véhicule, 43% passent par l'autofinancement, 32% l'emprunt et 20% le crédit-bail. L'étude s'est intéressée à l'âge moyen d'un véhicule pour appréhender le vieillissement du par cet son éventuel renouvellement. Le parc atteint 8,4 ans en moyenne et 1/4 de ce parc est âgé de plus de 12 ans. Près de 25% des entreprises interrogées ont l'intention de changer leur parc de véhicules.
Seulement 13 % répercutent le coût réel de ce poste déplacement
Quid du coût de la mobilité ? Il est difficile de répondre à cette question car les artisans n'intègrent pas forcément les coûts de déplacements dans le calcul du coût de revient d'un chantier. Seulement 13 % répercutent le coût réel de ce poste déplacement. Pourtant, un artisan fait en moyenne 32 000 km / an (soit 22 000 km / véhicule). Logiquement, les véhicules roulant moins de 10 000 km / an sont dans les entreprises situées le plus souvent en "grandes villes" (26 %). Le rayon d'intervention s'inscrit pour 65 % des entreprises entre 15 et 50 km. "Chaque véhicule réalise environ3 à 4 déplacements par jour avec une moyenne de 25 km par déplacement soit des déplacements cumulés de 75 à 100 km par jour", détaille l'étude.
15 heures par semaine sont passées dans le véhicule dans les grandes villes
Pour la moitié des entreprises interrogées, les temps de trajet (salariés et chefs) atteignent moins d'une heure par jour, toutefois ce chiffre fluctue en fonction des zones rurales ou urbaines. Ainsi, 15 heures par semaine sont passées dans le véhicule dans les grandes villes, soit près de la moitié du temps de travail sur une semaine de 35 heures. "Dans les zones de forte densité de circulation, des actions sur l'organisation de l'entreprise peuvent être réfléchies avec les artisans : décalage des interventions sur des horaires moins denses, travaux en atelier aux heures de pointes, organisation des chantiers pour intervenir via d'autres modes de déplacement", propose l'enquête.
Enfin, concernant l'éco-mobilité, les artisans sont séduits par les véhicules de motorisation propre (électrique, GNV, hybride ou hydrogène). Ils sont 24% à déclarer avoir l'intention d'acheter ce type de véhicule. Les autres solutions remportent moins l'adhésion. "Si 11 % des artisans déclarent avoir réalisé une formation à l'éco-conduite, ils ne sont que 8 % à avoir l'intention d'en suivre une", note l'enquête. En outre, "seul 1 % des entreprises ont acheté d'autres types de véhicules, comme le vélo cargo ou le triporteur électrique, et ils n'intéressent que 2 % des artisans pour de futurs projets".
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