La ville de Paris a signé avec l'Etat une convention-cadre sur le logement. En fixant comme objectif la construction de 3.500 logements par an, cette convention va aider la ville à remplir les exigences qu'impose la loi solidarité et renouvellement urbains (SRU).

La ville de Paris et l'Etat se sont engagés à parité financière pour fournir 3.500 logements sociaux par an, en signant une convention-cadre sur le logement couvrant la période 2002-2006. Cette convention a été signée par le préfet de Paris et d'Ile-de-France Jean-Pierre Duport et par le maire de Paris Bertrand Delanoë, en présence de la secrétaire d'Etat au Logement Marie-Noëlle Lienemann.

La convention vise à aider la ville à remplir les exigences qu'impose la loi solidarité et renouvellement urbains (SRU), qui veut que les agglomérations de plus de 50.000 habitants comptent au moins 20% de logements sociaux, avec une pénalité de 150 euros par logement manquant et par an. Actuellement seulement 13,9% des logements parisiens sont des logements sociaux.

Selon Mme Lienemann, cette convention est "la plus globale" qui ait été signée par l'Etat dans ce domaine avec une collectivité. "Cette année, j'ai très fortement réorienté les crédits vers l'Ile-de-France, parce que la demande y est forte et que c'est là que le déficit en logements sociaux est le plus fort", a-t-elle indiqué à l'AFP.

Elle a souligné aussi que la ville de Paris était très demandeuse, alors que pendant des années les crédits offerts par l'Etat "n'avaient pas été consommés". "Paris devrait être un exemple convaincant pour les autres communes", a-t-elle ajouté.

La production des 3.500 logements sociaux - construction ou réhabilitation - représente pour chacune des deux parties une dépense de 500 millions d'euros sur cinq ans.
Ces 3.500 logements sociaux se diviseront en 2.400 logements sociaux de base ou très sociaux (PLUS ou PLA) et 1.100 logements sociaux intermédiaires (PLS).
S'y ajouteront des crédits permettant l'éradication de l'habitat insalubre. Plus de 750 immeubles et 150 hôtels meublés insalubres ont été recensés à Paris.

En outre seront encouragés le conventionnement de logements privés - plus de 10% de l'ensemble des logements du parc parisien sont vacants - et l'accession sociale à la propriété. Des foyers de travailleurs migrants seront rénovés.

M. Delanoë a rappelé qu'à Paris 100.000 personnes étaient en attente d'un logement social. Il a souligné encore son souci d'accroître la mixité sociale en ne limitant pas au nord-est de la capitale le développement de ces logements.

"Beaucoup de difficultés sociales seront évitées si nous parvenons ensemble à mieux répartir les logements sociaux sur le territoire parisien", a dit le maire de Paris. Plusieurs opérations sont en cours dans l'ouest et le centre de la capitale.

La convention-cadre est une version refondue d'une convention de 1999 qui prévoyait un objectif annuel de 2.150 logements sociaux. "C'est une avancée très significative", a souligné le préfet Duport, pour qui Paris "se dote des outils adéquats pour améliorer de façon très notable les conditions de logement des Parisiens". Elle sera réactualisée tous les ans.

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