FORMATION. C'est la première fois qu'une entreprise privée parraine une promotion de l'ENTPE. De quoi permettre aux quelque 200 étudiants de mieux comprendre le fonctionnement d'une entreprise, bénéficier du partage de son expérience technique et à l'international, et d'un réseau, à travers un programme pédagogique élaboré autour de 3 axes.

Nadine Sulzer, directrice adjointe du développement, de la formation continue et de l'international de l'ENTPE, y voit un "approfondissement de la relation" établie depuis plusieurs années déjà avec Eurovia, notamment à travers un premier partenariat signé en 2018. En cette rentrée 2020, et pour accompagner la promotion 2020-2023 qui vient tout juste de pousser les portes de l'école d'ingénieurs et spécialisée dans l'aménagement durable des territoires, les deux partenaires sont allés un cran plus loin, en mettant sur pied un parrainage. Une première avec une entreprise privée pour l'école, qui lui permet aussi d'accompagner un changement observé depuis une dizaine d'années : l'ENTPE forment des étudiants fonctionnaires, salariés de l'Etat, certes, mais aussi de plus en plus d'étudiants civils, qui se dirigent vers le secteur privé.

 

A travers un programme pédagogique couvrant les trois ans du cursus, et dont la première année est "bien figée" selon le directeur des ressources humaines et du développement durable d'Eurovia, Ludovic Demierre - par ailleurs, ancien étudiant de l'école -, "le but pour nos étudiants est de pouvoir mieux comprendre le fonctionnement d'une entreprise, de rencontrer des professionnels qui leur parlent de leur métier, de leur présenter des projets, d'accéder à des stages et à un réseau, et de toucher à des problématiques et enjeux tels que l'international ou la RSE", détaille Nadine Sultzer, au cours d'un entretien croisé accordé à Batiactu.

 

Environnement, management et international au programme

 

Trois thématiques serviront de fil conducteur aux interventions d'Eurovia : l'environnement et l'innovation technique, le management et l'international. Et plusieurs rendez-vous ponctueront donc les trois années de la formation. "Nous organisons une conférence inaugurale en octobre, avec Cécile Maisonneuve, la présidente de la Fabrique de la Cité, pour donner immédiatement le ton, apporter une vision sur le sens de nos métiers demain et sur les grands enjeux", nous explique Ludovic Demierre.

 

Des professionnels d'Eurovia interviendront dans des cours, des visites de sites seront organisées, des sujets d'études, autour de l'innovation par exemple, seront demandés… "Cela ira jusqu'à l'organisation d'un hackathon, en 2e ou 3e année", ajoute le DRH. Le tout se fera bien sûr progressivement, "en posant les bases la 1re année et en creusant ensuite les sujets à mesure de la montée en compétences des étudiants", complète Nadine Sulzer.

 

Comprendre les attentes


A l'issue de ces trois ans, Eurovia compte "d'embaucher les élèves les plus intéressés par nos métiers, explique Ludovic Demierre. Ce partenariat nous permet également d'améliorer notre notoriété, notre attractivité et de montrer la diversité de nos métiers".

 

La coconstruction du programme avec l'école, et bientôt avec des représentants des étudiants qui seront intégrés à la réflexion, et cette convention doivent aussi faciliter "une meilleure compréhension de l'évolution des attentes d'une école d'ingénieurs et de ses étudiants, notamment en termes de mixité par exemple et de management", estime le DRH. Il n'exclut pas ainsi de compléter les actions déjà entreprises au sein d'Eurovia, d'intégrer "des modes de travail et des organisations peut-être plus alternatifs", en fonction des retours et de la sensibilité exprimés des étudiants.

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