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RECRUTEMENTS. Malgré le ralentissement de l'activité, les recrutements restent très difficiles dans les cœurs de métiers de l'artisanat du bâtiment. En particulier pour les métiers phares comme charpentiers, couvreurs et tailleurs de pierre qui figurent en tête des postes les plus difficiles à pourvoir.
Depuis la crise énergétique de 2022-2023, l'emploi dans l'artisanat est plus fragile. Le BTP est l'un des secteurs les plus touchés, avec une baisse des effectifs de 5% sur deux ans (2022-2024), constate le baromètre de l'emploi dans l'artisanat réalisé par l'Institut supérieur des métiers (ISM) avec la Maaf. La baisse des effectifs atteint même 9% pour la construction neuve de bâtiments résidentiels.
46% d'offres d'emplois en plus
Les offres d'emploi demeurent cependant légion. Dans les métiers du BTP, si leur volume a diminué de 4% en 2024 par rapport à l'année précédente, il reste 46% supérieur à ce qu'il était en 2019, avant la crise sanitaire. Salariés qui partent en retraite, création de postes ou salariés en mobilité professionnelle, le turnover reste important, et les projets de recrutement toujours nombreux.
Métiers à croissance exponentielle
La croissance des offres d'emploi sur cinq ans a même été exponentielle dans certains métiers très spécifiques du BTP : +88% pour les façadiers, +161% pour les monteurs de façades à ossatures bois. "La croissance des offres est liée au déploiement de nouveaux marchés comme ceux de l'isolation (façadier) ou de la construction bois dans le BTP", indique l'étude de l'ISM.
Difficultés de recrutement sur les cœurs de métiers
Les recrutements restent, cela dit, toujours très difficiles pour le cœur des métiers du BTP. Si, dans l'ensemble des métiers de l'artisanat, ils sont jugés difficiles à 57% selon l'enquête annuelle en besoins de main-d'œuvre de France Travail, ce pourcentage grimpe à plus de 70% pour la majeure partie des métiers du bâtiment : 78% pour les charpentiers métal comme bois, 80% pour les professionnels du travail de la pierre, ou 82% pour les couvreurs.
Demandeurs d'emploi à la baisse, tensions de recrutement à la hausse
Entre 2019 et 2024, le nombre de demandeurs d'emploi a baissé de 14% dans les métiers du BTP, passant de 413.000 à 355.000. Ce qui tend à aggraver les tensions de recrutement. "La baisse du nombre des demandeurs d'emploi s'accompagne souvent d'une hausse concomitante des offres", relève l'étude, citant l'exemple des offres d'emploi de "montage de structures et de charpentes bois".
Le baromètre de l'artisanat de l'ISM note enfin que, pour certains métiers très attractifs (brasseur, fromager, pâtissier, esthétique, conducteur/VTC), les demandeurs d'emploi sont plus nombreux. La faute à une suroffre de formation par rapport aux besoins réels de l'économie. Mais, hormis celui de frigoriste, aucun métier du BTP n'y figure !
