A l'occasion de l'assemblée générale du Plan Bâtiment Durable, la ministre du Logement a signé la Charte pour la rénovation énergétique des copropriétés qui engage les syndics à lancer des travaux dans les immeubles qu'ils gèrent.

« Je crois beaucoup à ce qui a été fait par le Plan Bâtiment Durable et à ce qui pourra encore être fait », déclare Emmanuelle Cosse, devant les 200 membres et invités de l'assemblée générale du Plan, organisée ce 5 juillet 2016. La ministre a souligné le rôle d'animation majeure que joue cet organisme, en le qualifiant « d'extrêmement utile pour s'ancrer dans la réalité locale et d'avoir un retour sur les évolutions réglementaires en jouant le rôle de lanceur d'alerte ». Car l'évolution réglementaire est en marche : en effet, avec Ségolène Royal, Emmanuelle Cosse a présenté, ce vendredi, un label socle qui préfigure ce que sera la future norme de construction en France, au-delà de 2018. Une future réglementation qui succèdera à la RT2012 et qui ne sera plus simplement thermique mais « environnementale », en prenant en compte divers critères tels que l'empreinte carbone d'une construction sur l'ensemble de son cycle de vie ou des aspects de qualité de l'air.

 

Parlant de l'ambition de cette nouvelle étape dans la marche vers un bâtiment durable, la ministre a déclaré : « Il est très important de ne jamais oublier les ambitions qui sont fortes, et ne pas s'enfermer dans un dogmatisme en gardant le temps du dialogue et de la concertation ». Selon Emmanuelle Cosse, la nouvelle réglementation entraînera une évolution des pratiques avec une meilleure courbe d'apprentissage de toute la filière et en mettant l'accent sur l'innovation. Elle écarte l'idée d'une augmentation des coûts liée à ce nouveau dispositif ou d'effet d'aubaine comme il a pu y en avoir par le passé. La ministre du Logement estime au contraire qu'il « valorisera les savoir-faire et la filière française des matériaux de construction ».

 

La rénovation, l'autre grande question de la performance énergétique des bâtiments

 

Outre la question de la construction neuve, Emmanuelle Cosse est également intervenue sur la question de la rénovation thermique du parc ancien. Elle a annoncé : « Il faut avancer, trouver un rythme plus élevé. La difficulté réelle est de sauter le pas, de lancer des travaux. Pourtant les enjeux sont essentiels pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, mais également pour réduire la précarité énergétique et améliorer le qualité et le confort des logements, ou pour revitaliser les centre-bourgs dégradés ». L'ancienne présidente d'Europe Ecologie Les Verts s'est fendue d'une petite formule : « C'est bon pour la planète, bon pour le pouvoir d'achat des ménages, et bon pour l'emploi ». Elle a souligné la réussite du dispositif RGE, « qui apporte de la confiance entre le client et son prestataire », et a rappelé que le programme « Habiter mieux » de l'Anah prendrait encore de l'envergure en 2017, avec 100.000 rénovations comme point de mire.

 

Sur la problématique particulière des copropriétés, la ministre souhaite pouvoir susciter des rénovations thermiques en actionnant différents levier : « L'Anah doit pouvoir subventionner l'ingénierie et une partie des travaux des copropriétés fragiles ». Emmanuelle Cosse en a d'ailleurs profité pour signer la Charte pour la rénovation énergétique des copropriétés, qui enjoint les syndics à lancer des audits puis des travaux dans les meilleurs délais dans les immeubles qu'ils gèrent. Plus de 1.000 professionnels auraient déjà été formés à travers l'Hexagone à ces questions.

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