En cédant 0,78% du capital des Autoroutes du Sud de la France à son concurrent Vinci, le groupe Eiffage se donne les mains libres pour se positionner sur des prochaines privatisations d'autoroutes, et notamment la Sanef.

Pour Vinci, qui détient déjà 17% des ASF, cette opération lui permet de renforcer son poids dans la course à la prochaine ouverture du capital de ce concessionnaire, encore détenu à 51% par l'Etat.
Le président d'Eiffage Jean-François Roverato avait, à plusieurs reprises, souligné être prêt à vendre sa part dans ASF et rompre de ce fait l'action de concert mené avec Vinci.
Chez Eiffage on souligne par ailleurs que la taille des ASF, premier exploitant d'autoroutes en France est "davantage à la hauteur de Vinci". "Avec cette cession, nous avons les mains libres pour d'autres opérations dès que le gouvernement décidera", ajoute-t-on chez Eiffage.

Le dossier de la prochaine privatisation des grands concessionnaires d'autoroutes en France agite l'ensemble du monde du BTP depuis plus d'un an, lors de la mise sur le marché des 49% d'ASF.

Le gouvernement a mandaté cet automne une banque conseil pour réfléchir à l'évolution du capital des sociétés de ce secteur, mais aucune décision n'a encore été prise.
Ce dossier est en effet sensible car le gouvernement, en ouvrant le capital des concessionnaires, peut engranger plusieurs milliards d'euros mais, en contrepartie, il se prive de recettes récurrentes provenant du péages des autoroutes.

Plusieurs sociétés sont susceptibles d'être prochainement mises sur le marché dont la SANEF (société des autoroutes du nord et de l'est de la France). Cette société vient de publier ses résultats 2002 et a, à cette occasion, annoncé d'importantes provisions, manière d'apurer les comptes avant une prochaine mise sur le marché.

actionclactionfp