Bertrand Delanoë vient de réaffirmer son hostilité "esthétique" au projet de cathédrale orthodoxe que la Fédération de Russie veut construire quai Branly, et sur lequel l'État doit se prononcer d'ici à la fin novembre. D'après l'élu, le projet actuel "va abîmer le site" et "donner une mauvaise image" de la Russie et des autorités religieuses orthodoxes.

"La position de la Ville à propos du projet actuel de l'église orthodoxe, quai Branly à Paris, n'a pas changé, nous confirme une porte-parole de la mairie de Paris. Le maire a rappelé ce lundi 12 novembre qu'il trouvait le projet peu esthétique vu l'emplacement choisi et le cadre classé". Et d'ajouter: "Son avis est consultatif et le Gouvernement fera ce qu'il a à faire. De plus, il n'est pas opposé au projet en tant que tel bien entendu et il a un grand respect à l'égard de la Fédération de Russie et du souhait légitime d'avoir une église orthodoxe."

 

Pour rappel, fin janvier 2012, la Fédération de Russie a déposé une demande de permis de construire auprès des services de la Préfecture de Paris, afin de réaliser une église et un centre culturel russe sur le site de l'ancien siège de Météo France, quai Branly, à deux pas de la Tour Eiffel.

 

"Sans remettre en cause le principe de cet édifice ni la place d'une architecture contemporaine inventive et respectueuse du patrimoine de Paris, le projet tel qu'il a été déposé ne saurait convenir", avait déjà réagi Bertrand Delanoë, le 27 février dernier, fustigeant ce qu'il considère être une "architecture de pastiche" relevant d'une "ostentation tout à fait inadaptée" aux berges de la Seine…

 

Un édifice particulièrement imposant
De manière globale, les permis de construire sont délivrés par la mairie, sauf lorsqu'ils sont déposés par une personne publique, auquel cas la préfecture est compétente, comme ici, avec la Fédération de Russie. La municipalité devait toutefois rendre un avis consultatif (sans portée contraignante) avant la fin du mois de février 2012, c'est-à-dire avant la décision finale de la préfecture.
Pour rappel, sur les 440 dossiers présentés, c'est celui de l'équipe architecturale menée par l'Espagnol Manuel Nuñez Yanowsky, composée d'un bureau français (groupe Sade) et d'un bureau russe (Arch Group), qui a gagné le concours.

 

Les esquisses disponibles laissent entrevoir un édifice particulièrement imposant, coiffé de cinq petites coupoles dorées - la plus haute s'élève à 27 mètres - et surmonté d'un immense voile en verre qui se transforme en panneau photovoltaïque sur la façade du bâtiment culturel. Sur les dix finalistes, la municipalité défendait de son côté un autre projet, celui de Frédéric Borel, Grand prix national de l'architecture en 2010.

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