Le tandem EDF-Alstom a remporté trois des cinq sites d'éolien offshore au large des côtes françaises (Fécamp, Courseulles-sur-Mer et Saint-Nazaire), devant Iberdrola-Areva (Saint-Brieuc). Le grand perdant de ces appels d'offres est le groupe GDF-Suez qui n'a remporté aucun contrat, même sur le site du Tréport où l'entreprise était pourtant seule en lice.

Le gouvernement a choisi les vainqueurs des appels d'offres pour les cinq sites d'implantation d'éoliennes offshore au large des côtes françaises. Le consortium mené par EDF-Alstom, associé au danois Dong Energy a remporté trois des cinq sites mis en jeu : Fécamp (Seine-Maritime), Courseulles-sur-Mer (Calvados) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). De son côté, le groupe ibérique Iberdrola, associé à Areva comme fournisseur d'éoliennes, s'est vu confier le site de Saint-Brieuc (Côtes d'Armor). Le cinquième et dernier site, celui du Tréport (Seine-Maritime), n'a finalement pas été attribué. Pourtant, seul le groupe GDF-Suez concourrait pour cette zone géographique. L'offre présentait un prix de l'électricité trop élevé. Il sera donc remis en jeu lors du second appel d'offres qui sera lancé au second semestre. Le site de Noirmoutier (Vendée) sera également concerné.

 

Le processus de désignation n'a pas été simple pour le gouvernement. Un rapport de la CRE (Commission de Régulation de l'Energie), datant du 28 mars 2012, recommandait en effet d'attribuer les quatre sites à EDF-Alstom (moins celui du Tréport) et d'écarter les offres d'Iberdrola-Areva et de GDF-Suez-Siemens. Mais cette position était politiquement gênante vis-à-vis de Bruxelles et du manque de concurrence induit par ce monopole de fait. Aussi, l'avis finalement rendu ménage-t-il la chèvre et le chou en attribuant trois sites à EDF et un à Iberdrola.

 

Le ministre de l'Industrie, Eric Besson, a expliqué que le gouvernement avait fait ce choix afin de « donner sa chance à un second consortium » et maximiser les retombées industrielles. Selon les autorités, les cinq lots attribués devraient générer 7 milliards d'euros d'investissements et créer 10.000 emplois industriels directs dans les régions concernées (Pays de la Loire, Bretagne, Basse et Haute Normandie). Au total, les quatre zones attribuées lors du 1er appel d'offres verront l'installation d'éoliennes marines d'une puissance de 2.000 MW. L'objectif final sera d'atteindre au total une capacité de 6.000 MW en cumulant l'ensemble des zones éoliennes. En tout, entre 500 et 600 structures géantes de 200 mètres de haut devraient être installées afin de fournir, in fine, près de 4 % de la consommation électrique française.

 

Un plan industriel d'envergure
L'attribution à EDF-Alstom-Dong va s'accompagner d'un plan industriel ambitieux qui représenterait la création d'environ 7.500 emplois directs et indirects, avec notamment la fabrication en France d'éoliennes Haliade 150 d'Alstom. Les bases d'une nouvelle filière industrielle tournée vers l'export seraient ainsi posées.

 

Plus en détail, le projet implique la construction de quatre usines afin d'assembler l'ensemble des composants de l'éolienne nouvelle génération. Elles seront implantées à Saint-Nazaire et Cherbourg où 5.000 emplois pérennes et qualifiés seront créés, dont 1.000 emplois directs. En parallèle, des sites pour la construction des fondations, l'assemblage des éoliennes et l'installation en mer seront implantés par le consortium, tout comme des centres d'exploitation et maintenance des parcs. Environ 2.500 emplois seront créés.

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