C'est sur un site reculé de l'île de la Réunion qu'EDF a inauguré une installation solaire photovoltaïque innovante, associant production d'électricité et stockage d'énergie avec batteries à hydrogène. De quoi alimenter les utilisateurs en continu et éviter l'usage d'un groupe électrogène. Explications.

La Réunion bénéficie d'une première mondiale selon Jean-Bernard Levy, le p-dg d'EDF : une centrale solaire, associant production et stockage d'électricité. De quoi alimenter les habitants de La Nouvelle, un hameau reculé situé dans le cirque de Mafate et inaccessible par la route, même en cas d'absence d'ensoleillement. Ce qui permettra de se passer d'un groupe électrogène, bruyant et gourmand en carburant.

 

Solution pérenne et durable

 

Le dispositif, installé sur le toit de la cantine scolaire, associe panneaux photovoltaïques et batteries à hydrogène. L'énergéticien précise que seuls deux bâtiments possèdent un tel système et tous les deux sont implantés dans des zones isolées, soit dans les Alpes, soit à la Réunion. Mais si l'installation alpine est expérimentale, celle du cirque de Mafate "bénéficiera à toute une communauté", se réjouit le président-directeur général. Il explique : "C'est une solution pérenne, durable et de très bonne qualité". Selon EDF, la Réunion serait désormais en mesure d'intégrer davantage d'énergies renouvelables : le réseau électrique de l'île pourrait supporter un pic de 32 % de courant d'origine solaire ou éolien. "Cette avancée est permise par les performances de la batterie EDF de Saint-André", a précisé le groupe. D'une puissance d'un mégawatt, elle constitue un important site de stockage d'électricité électrochimique (sodium-soufre), mais pourrait être dépassée par un parc de batteries de 5 MW au total. L'installation est alimentée par une ferme photovoltaïque au sol de 2 MW et une ferme éolienne de 10 MW et piloté par une station météo anticipant les conditions atmosphériques.

 

L'île de la Réunion constitue, pour EDF, un "territoire d'excellence et d'innovation". Elle dispose aujourd'hui d'une puissance installée reposant à 36 % sur les renouvelables intermittentes, qui ne fonctionnent pas toutes en même temps. Le développement des solutions de stockage constitue une réponse à ce phénomène d'intermittence et de décalage entre les moments de production - en journée pour le solaire - et les moments de consommation - le soir.

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