Avec ce projet fusion, nos fleurons de l'enseignement scientifique et technique seraient mieux armés pour concurrencer les universités anglo-saxonnes.

La concurrence et les fusions n'épargnent rien, même pas nos plus prestigieux établissements d'enseignement. Selon Les Echos, un projet de fusion entre l'Ecole des Ponts et l'Ecole des Mines est en train d'être examiné. "Le projet sera entériné mardi lors d'une réunion du conseil d'administration de l'Ecole National des Ponts et Chaussées" précise notre confrère.

Ce projet de fusion n'est pas nouveau, mais l'arrivée de Francis Mer - fervent partisan de ce rapprochement - au ministère de l'Economie et des Finances lui a donné une impulsion nouvelle. En apportant son soutien pour ce projet à François Roussely, président d'EDF mais aussi du conseil d'administration de l'ENPC, le ministre vient de déclancher une petite révolution dans le petit monde des grandes écoles. Surtout que d'autres rapprochements sont à l'étude, notamment avec l'Ecole nationale supérieure des techniques avancées (ENTSA).

A leur niveau, les étudiants avaient déjà initiés une sorte de rapprochement. C'est ainsi qu'en 1992, les forums de ces trois écoles (ENPC, Mines et ENTSA) fusionnaient pour donner naissance au Forum Trium. Chaque année, cette association réunissait les futurs ingénieurs à la porte de Versailles pour débattre de sujets d'actualité ou rencontrer les entreprises. Le dernier forum, qui s'est tenu les 14 et 15 novembre dernier, avait réuni plus de 4.000 étudiants et une centaine d'entreprises.

L'administration a également ressenti le besoin d'un rapprochement, notamment à travers l'association Paris Tech qui rassemble une dizaine de grandes écoles parisiennes. "Le concept de ParisTech est né du constat qu'à l'échelle internationale, l'émiettement de écoles d'ingénieurs, qui sont parfois cinq à dix fois plus petites que leurs homologues étrangers, est un véritable handicap " déclarait récemment à l'agence Eduction Emploi Formation Pierre Veltz, président de Paris Tech et directeur de l'ENPC. Pour Pierre Veltz, "il n'existe pas à Paris, dans les sciences de l'ingénieur, de 'grosses machines' d'enseignement supérieures qui attirent les étudiants étrangers comme le MIT, Caltech ou GeorgiaTech. Les grands campus comme Jussieu ou Orsay jouent leur rôle, mais en ingénierie la dispersion est trop forte. ParisTech se construit d'ailleurs dans un état d'esprit de bonne harmonie et de complémentarité avec le monde universitaire et pas de concurrence."

Aujourd'hui, on passe donc à la vitesse supérieure et cette fusion fera du nouvel ensemble un pôle d'enseignement de taille à rivaliser avec l'Ecole polytechnique et l'Ecole Centrale, mais surtout les prestigieuses universités anglo-saxonnes comme le Masssachusetts Institue of Technology (MIT).

Rappelons que l'ENPC (créée en 1747) comme l'Ecole des Mines (1783) sont devenue de véritables institutions d'où sont sorties des générations d'ingénieurs aussi célèbres que Bienvenüe, Vicat, Becquerel ou Freyssinet. Ces deux écoles figurent, après Polytechnique et Centrale, parmi les meilleurs écoles d'ingénieurs françaises.

actionclactionfp