Quatre syndicats professionnels de la filière bois se sont unis dans une démarche commune vis-à-vis des élus, afin de promouvoir une politique raisonnable de l'éco-certification des produits bois.

Le 6 novembre dernier, à l'occasion de Batimat, quatre syndicats professionnels de la filière bois, ont officiellement signé une lettre ouverte à destination de tous les Députés, Sénateurs et Maires de France. Cette lettre est le résultat d'une démarche commune - Capeb, FFB CMP, Confédération du Négoce Bois et Le Commerce du Bois - pour attirer l'attention des Élus sur leur préoccupation quant aux exigences des procédures d'achat publiques vis-à-vis de l'éco-certification. En effet, l'offre de produits éco-certifiés, certes en développement, reste aujourd'hui très faible et ne permet pas de satisfaire toutes les demandes.
4 % des surfaces forestières mondiales éco-certifiées
La part éco-certifiée de la surface forestière mondiale est très faible : 150 millions d'hectares, soit 4 % des surfaces forestières. En France, à peine 10 % des forêts sont certifiées et pour la quasi-totalité sous un système de certification différent. Par ailleurs, l'exigence d'un système donné d'éco-certification (voir encadré) - notamment dans des appels d'offres publics - restreint encore les possibilités de répondre à la demande. Les quatre organisations professionnelles, signataire de la lettre ouverte, affirment soutenir tous les systèmes d'éco-certification des forêts sous réserve qu'ils s'appuient sur des critères et indicateurs de gestions forestières mondialement reconnues et contrôlées par des organismes indépendants. «Nous refusons la guerre des marques», indique Géraud Spire, Président de la Confédération du Négoce Bois-Matériaux. Ils leur semblent totalement inappropriés d'exiger un système plutôt qu'un autre dans un appel d'offre.

La filière bois attire donc l'attention sur les conséquences préjudiciables au développement du bois dans la construction, de l'inéquation entre la demande et l'offre de produits éco-certifiés. «L'éco-certification des produits bois est une attente importante dans notre société, mais elle est aussi une opportunité pour la valorisation des actions de la Filière», confie Jean-Vincent Boussiquet, Président de la Capeb CMA. Afin de conduire une approche neutre sur l'éco-certification, la filière bois invite les maîtres d'ouvrages, prescripteurs et donneurs d'ordre à encourager une reconnaissance mutuelle entre tous les grands systèmes d'éco-certification.

L'éco-certification en France
Deux systèmes d'éco-certification se distingue en France. Le PEFC, largement répandu, avec 2,5 millions d'hectares certifiés aujourd'hui et le FSC, avec environ 15 000 hectares. Quel que soit le système choisi, la certification forestière intègre deux niveaux :
- une certification de gestion forestière durable des massifs forestiers, assurée par les propriétaires forestiers,
- une certification de la chaîne de contrôle garantissant la traçabilité du bois issu de ces forêts certifiées tout au long de sa chaîne de transformation, assurée par les professionnels de la filière bois.

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