Elles étaient presque 300.000 au début des années 2000 mais le téléphone portable a signé leur arrêt de mort : la dernière cabine téléphonique disparaîtra avant le 1er janvier 2018. Les 5.450 cabines restantes dans l'Hexagone seront démantelées d'ici la fin de l'année. A moins qu'elles ne trouvent d'autres usages ?

Discrètement, elles ont disparu du paysage urbain. Les cabines téléphoniques ne seront bientôt plus qu'un souvenir, démodées par l'adoption du téléphone portable. S'il y en avait plus de 250.000 à la fin des années 1990 sur tout le territoire français, elles n'étaient déjà plus que 40.000 en 2015, et moins de 28.000 un an plus tard. A ce jour, cette espèce en voie d'extinction compte encore 5.450 représentants, principalement dans des communes rurales. La dernière cabine de Paris a, par exemple, été enlevée au mois de juin 2017, rue Ordener, dans le 18e arrondissement, sans même passer un appel d'urgence…

 

La faute au Sénat qui, en avril 2015, a supprimé l'obligation de service universel concernant la téléphonie publique et qui imposait à l'opérateur désigné (France Télécom à l'époque) de maintenir au moins une cabine téléphonique par commune qui ne serait pas couverte par les réseaux mobiles 2G puis 3G. Or, cette activité coûtait de l'argent à Orange : environ 10 M€ de pertes pour entretenir des machines régulièrement dégradées et finalement plus du tout utilisées. Le directeur des affaires publiques du groupe précise au Parisien que "le trafic des cabines n'est plus aujourd'hui que de 0,6 % de ce qu'il était en 2000".

 

Transformées en bibliothèques ou recyclées pour leurs matériaux ?

 

Mais que deviendront ces édicules tellement utilisés par le cinéma ? On se souvient notamment du thriller Phone Booth dont l'essentiel de l'action se déroulait dans le mètre carré d'une cabine téléphonique new yorkaise… Certaines, plus de 1.250 selon Le Figaro, seront transformées en mini-bibliothèques urbaines, en libre partage. D'autres pourraient être cédées à des collectionneurs nostalgiques. Ou à des studios de cinéma, pour servir d'éléments de décor de films se passant au siècle dernier. Comble de l'ironie, des cabines pourraient également être converties en station de recharge pour téléphone portable. Veolia se chargera de recycler l'aluminium et le verre des malchanceuses qui seront détruites.

 

 

Une évolution qui avait été anticipée de l'autre côté de la Manche, où d'emblématiques cabines rouges avaient cédé la place à des cabines vertes, alimentées en électricité solaire et capables de recharger des cellulaires. Mais l'adoption de ces technologies ne sauveront pas non plus les "Red Telephone Box" dont la disparition est prévue pour 2022 cette fois. Un bref répit qui coûtera encore 6,5 M€ par an à British Telecom.

 

Pour le plaisir, la scène "Ou tu sors, ou j'te sors" de la cabine téléphonique dans Dikkenek :

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