DISPARITION. Une figure du socialisme girondin s'est éteinte récemment. Ancien sénateur, maire de Mérignac et président de Bordeaux Métropole, Alain Anziani a longtemps œuvré pour le territoire.
Il a été président de Bordeaux Métropole entre 2020 et 2024, et maire de Mérignac (Gironde) entre 2014 et 2025. Membre du Parti socialiste (PS), Alain Anziani est décédé le 19 juillet 2025, "des suites d'un concert, au terme de quatre ans d'un combat acharné", annonce Bordeaux Métropole dans un communiqué, le jour de sa disparition. Il avait 74 ans.
"Il avait démissionné de la présidence de la Métropole en mars 2024 et plus récemment de la mairie de Mérignac en raison de son état de santé quand il a considéré qu'il n'était plus en mesure de concilier l'exercice de ses responsabilités publiques avec la lutte contre sa maladie." Il sera incinéré le 29 juillet prochain à Mérignac, précise la Ville dans un communiqué.
Parcours politique
Alain Anziani se réclamait athée mais s'intéressait à la philosophie du bouddhisme. Il s'était plusieurs fois rendu au Tibet, selon Sud-Ouest.
Né à Paris le 30 mai 1951, Alain Anziani était titulaire d'une maîtrise en philosophie, en droit, et d'un DEA d'économie. Il était devenu avocat en 1979, et s'était installé en 1982 en Gironde pour s'occuper de la planification au cabinet du président socialiste du conseil régional d'Aquitaine, Philippe Madrelle.
Entre 1992 et 2008, il était conseiller régional puis vice-président de Nouvelle-Aquitaine, chargé des finances et du développement économique. Impliqué au sein du PS, il siègeait entre 1993 et 2009 en tant que premier secrétaire de la fédération départementale (Gironde) du parti. "Figure du socialisme girondin, son héritage est immense", déclare le PS sur le réseau social X. "C'est un grand élu qui disparaît, mais aussi un militant qui s'efface pour devenir un exemple pour les générations suivantes", ajoute l'ancien président de la République et actuel député de la Corrèze, François Hollande.
Il avait rejoint dès 2001 la mairie de Mérignac, d'abord en tant qu'adjoint chargé de la politique de la ville, des conseils de quartiers et de la participation des citoyens. Il avait mené l'application de la démarche de développement durable Agenda 21, et du projet d'une médiathèque. Sept ans plus tard, il avait décroché le poste d'adjoint aux finances et à l'innovation.
La même année, il était élu sénateur de la Gironde et y restait jusqu'en 2017, année de l'application de la loi sur le cumul des mandats. En 2011, il était nommé membre du bureau du Sénat, avec la fonction de questeur. Il était alors devenu rapporteur de nombreux textes, dont un projet de loi relatif à la lutte contre la fraude fiscale et la grande délinquance financière. En 2014, il avait remporté les élections municipales de Mérignac, et en 2020, la présidence de la métropole de Bordeaux.
"Un homme ancré dans ses convictions"
"Il avait une vision, une rigueur, une droiture, une profondeur d'analyse et de convictions. Un militant fidèle du Parti socialiste, qu'il a servi et représenté admirablement de la fédération du PS de Gironde au Sénat. Il a transformé sa ville de Mérignac qu'il aimait tant. Il a modernisé la métropole de Bordeaux et lui a donné un souffle nouveau", estime Pierre Jouvet, député européen et secrétaire général du PS.
"Alain Anziani était un homme ancré dans ses convictions mais avant tout soucieux de l'intérêt général. Sa hauteur de vue, ses qualités humaines en faisaient un brillant élu local et sénateur", déclare, de son côté, Vincent Capo-Canellas, sénateur (Union centriste) de la Seine-Saint-Denis.
Jean-Pierre Sueur, ancien député (PS) du Loiret, ancien maire d'Orléans et secrétaire d'État chargé des Collectivités locales, lui a également rendu hommage. Il affirme garder le souvenir d'un sénateur "très impliqué - à la commission des lois - sur les questions de la justice, des droits humains et des collectivités locales".
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