Une semaine avant de laisser la présidence de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) à Christian Baffy, Alain Sionneau a convoqué la presse pour aborder l'état de la conjoncture et faire un point sur les dossier chauds en cette période électorale.

A quelques jours des élections législatives qui détermineront le prochain gouvernement, Alain Sionneau, président de la FFB jusqu'au 21 juin, a fait part de son inquiétude au sujet de la baisse des permis de construire. " Dans le non-résidentiel, la diminution brutale est directement liée à un environnement économique incertain. Les autorisations de construire connaissent un repli de 9,7%. (...) Dans le secteur du logement, la baisse est plus modérée. Le recul des permis de construire, dû à la maison individuelle, est de 2,7% alors que les mises en chantier progressent de 2,3% " a-t-il expliqué.

Si l'année 2002 devrait être " globalement stable " avec un repli de 1% en volume pour le neuf compensé par une légère croissance des travaux d'entretien, Alain Sionneau se dit préoccupé pour 2003. " Si la croissance économique globale sera probablement mieux assurée, à l'inverse, l'activité du bâtiment risque de connaître les contrecoups du ralentissement de la fin 2001 - début 2002, avec des conséquences directes sur l'emploi " pronostique-t-il.

Et le président Sionneau d'énumérer les principales revendications patronales dans ce contexte incertain : restauration de l'efficacité originelle économique et sociale du PTZ ; maintient du niveau et de l'efficacité des aides à la pierre, qu'il s'agisse du locatif social (PALULOS et construction) ou de l'ANAH ; adaptation du dispositif fiscal en faveur de l'investissement locatif en ouvrant le droit au bénéfice de ces opérations aux ascendants et descendants ; mesures de simplifications administratives et de procédures pour une réelle politique de renouvellement urbain... et bien sûr la reconduction de la TVA à 5,5% qui pourrait être menacée par celle sur la restauration.

A ce sujet, Alain Sionneau indique avoir rencontré Alain Lambert, ministre délégué au Budget, la semaine dernière. " Il m'a fait part de la détermination du gouvernement à faire aboutir ce dossier tout en rappelant que le passage obligé par Bruxelles incite à la plus grande prudence " explique-t-il.

Au niveau social, la fédération patronale espère des signes forts du nouveau gouvernement, et notamment au sujet des 35 heures. " Il y a aujourd'hui une très forte attente des entreprises, et pas seulement des petites et moyennes, en ce qui concerne leur assouplissement " constate-t-il. " Beaucoup de nos salariés sont également dans le même état d'esprit car ils ont pu constater que l'application des 35 heures telle que prévue par la loi de janvier 2000 n'est pas évidente dans les entreprises du Bâtiment ".

La FFB préconise deux sortes d'assouplissements dont les heures supplémentaires. " Il est donc indispensable que toutes les entreprises sans distinction de taille ou d'activité puissent disposer sans limitation dans le temps d'un contingent annuel d'heures supplémentaires suffisant (au moins 180 heures) pour répondre à la demande de travaux " rappelle Alain Sionneau. Le président de la FFB souhaite également que des aménagement soient apporté à la loi " soit pour en simplifier l'application, par exemple en ce qui concerne la mise en oeuvre de la modulation des horaires ou la gestion des jours de RTT qui sont d'une complexité décourageante, soit pour élargir le bénéfice de certains dispositifs, par exemple les forfaits jours aujourd'hui réservés aux cadres stricto sensu ".

Toujours au chapitre social, Alain Sionneau est revenu sur la fameuse taxe de 0,15%, " ressentie comme une véritable agression dirigée contre nos adhérents ". " Nous disons que les bornes ont été dépassées et que jamais nous n'accepterons l'inacceptable " a déclaré Alain Sionneau. " Ce qui signifie que ce qui a été fait par un arrêté d'extension devra être défait, soit par un nouvel arrêté, soit par une décision de justice ". En fait, deux actions ont déjà été entreprises, l'une auprès du TGI, l'autre auprès du Conseil d'Etat a indiqué la FFB qui espère toutefois que le nouveau gouvernement intervienne sur ce sujet.

Jean-Philippe Defawe

La TVA à 5,5%, une arme efficace contre le travail au noir

La lutte contre le travail au noir dans le bâtiment, engagée avec la baisse de la TVA de 19,6% à 5,5%, a permis de créer 6.000 emplois dans ce secteur sur deux ans grâce au transfert de 750 millions d'euros de l'économie "souterraine" vers l'économie formelle, a estimé mercredi la Fédération française du bâtiment (FFB).

La FFB souligne que les 3.000 emplois créés par an grâce à la baisse de la TVA représentent la moitié du total des créations d'emplois annuel de la profession.

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