La baisse des délais de paiement entre entreprises aurait profité aux PME, principales bénéficiaires de la Loi de modernisation de l'économie, avec un impact financier évalué à 3 milliards d'euros pour l'année 2009, selon l'Observatoire des délais de paiement.

A l'occasion de la prise de fonction de Jean-Hervé Lorenzi à la présidence de l'Observatoire des délais de paiement, un état des lieux a été établi sur ce qui est une des principales réformes de la Loi de modernisation de l'économie (LME) lancée en 2008.

 

Ainsi, le secrétaire d'Etat aux PME, Frédéric Lefebvre, s'est félicité de la baisse des délais de paiement entre entreprises, qui prévoyait de ramener les échéances entre clients et fournisseurs à 45 jours fin de mois ou 60 jours à date d'émission de facture au 1er janvier 2009. « Au 1er janvier 2010, la moyenne des délais de paiement des entreprises s'est réduite pour atteindre 49 jours de chiffre d'affaires pour le crédit clients et 56 jours d'achats pour le crédit fournisseurs », précise le secrétaire d'Etat. Principales bénéficiaires, les PME, qui ont pu plus rapidement récupérer un gain évalué à 3 milliards d'euros par la Banque de France.

 

2012, échéance ultime pour les accords dérogatoires
Toutefois, la mise en place de la LME et le raccourcissement des délais de paiement avaient secoué le secteur de la construction, qui, au final, avait fini par obtenir des accords dérogatoires et un échelonnement des échéances pour atteindre les fameux 45 jours fin de mois au 1er janvier 2012 seulement. Frédéric Lefebvre s'est déclaré « très attentif » à la situation des entreprises bénéficiant d'accords dérogatoires qui arrivent à échéance en 2012 et a ainsi demandé à Jean-Hervé Lorenzi de lui remettre un rapport à ce sujet en avril prochain. Ce dernier devra également formuler des propositions d'accompagnement pour les entreprises concernées.

 

Ces dernières semaines, les représentants du secteur du BTP restaient alarmistes quant aux effets des délais de paiement sur les trésoreries de leurs entreprises, qui se trouvent encore raccourcis de 10 jours depuis le 1er janvier 2011. La FNTP estimait ainsi que la réduction déséquilibrée des délais de paiement fragilisait les trésoreries, tandis que la FFB pointait du doigt la sérénité perdue des entreprises. « Car si nos entreprises payent plus vite, donc mieux leurs fournisseurs, il n'en va pas de même pour nos clients », s'insurgeait le président Ridoret. Il parlait même, en décembre dernier, d'une « question de vie ou de mort » et indiquait que des actions sur le terrain seraient menées en 2011 pour défendre le droit des adhérents.

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