Si les granulats enregistrent un rebond au mois de juin, le béton prêt à l'emploi accuse un léger repli, tout comme les autres matériaux minéraux de construction. La tendance reste donc en-deçà de celle qui existait à la même période, il y a un an.

Le mois de juin a été mitigé pour les membres de l'Unicem. Si l'activité des granulats a rebondi (+9,4 %) après un mois de mai morose, il n'en a pas été de même pour le béton prêt à l'emploi (BPE) qui a légèrement baissé (-0,9 %).

 

Dans sa conjoncture mensuelle, l'Union des industries de carrières et matériaux de construction résume la situation : "Le deuxième trimestre affiche un repli de -3,6 % par rapport aux trois premiers mois de l'année, qui avaient été assez dynamiques, et s'inscrit sur une tendance plus faible de -1,2 % par rapport à la même période de 2013. Au total, sur les six premiers mois de 2014, l'activité des granulats enregistrerait une progression de 3 % sur un an, une variation haussière sans doute appelée à se minorer au cours du second semestre".

Les professionnels attendent un plan de relance

Du côté du BPE, l'Unicem note que le freinage aurait été assez sensible : -0,9 % sur un mois, -6,2 % sur un an, avec des livraisons en recul de -5,1 % par rapport à 2013. "En cumul, sur les six premiers mois de l'année, l'activité du BPE est en stagnation par rapport à 2013, gommant ainsi le bénéfice du rebond enregistré en début d'année", estiment les professionnels. Un constat qui est le même pour les autres matériaux, l'indicateur de tendance s'établissant désormais à un faible +1 % en fin de premier semestre 2014, contre +7 % au milieu de celui-ci. Chiffre qui serait corroboré par l'enquête de conjoncture menée par l'Insee, relayant une dégradation du climat des affaires. "A la fin mai, et sur les trois derniers mois connus, les constructions résidentielles étaient encore en recul de -2,2 % par rapport au trimestre précédent, ce qui porte la baisse en cumul sur douze mois à -8,5 %", explique la lettre mensuelle. Le nombre de permis de construire resterait également figé à un bas niveau : -16 % par rapport à 2013 pour le trimestre février-mai.

 

Face à ce constat, en totale opposition avec les objectifs affichés en termes de relance de la construction, l'Unicem espère que la réforme du PTZ permette à 80.000 ménages d'en profiter en 2015 contre seulement 44.000 en 2013. Les professionnels des matériaux minéraux souhaitent également un allègement des normes afin de faire baisser les coûts de construction. "Ces dernières sont en effet responsables d'un tiers de la dérive des prix des logements constatée sur la période 1997-2012 (+103 % pour les appartements neufs)", estiment-ils. La relance de l'investissement locatif, avec un objectif de 60.000 logements intermédiaires par an, constituerait un troisième atout, tout comme la mobilisation du foncier public.

Les TP en berne

Pour les travaux publics, le constat est aussi difficile : "dans un contexte de renouvellement des équipes municipales, les travaux réalisés ont baissé de -5,7 % par rapport à mai 2013, tutoyant ainsi des bas niveaux historiques", alerte l'Unicem. Si les prises de commandes rebondissent légèrement sur un an (+2,6 % par rapport à mai 2013), elles stagnent en cumul sur les cinq premiers mois de 2014, "ce qui n'augure pas de rebond de l'activité à court et moyen terme". Et l'Unicem de conclure : "Le manque de visibilité dans le financement des investissements de construction et d'entretien des infrastructures (dotations de l'Etat en baisse, chute des recettes attendues de la nouvelle écotaxe…) devrait continuer de peser sur les commandes, et donc, sur l'activité de tout le secteur".

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