Réagissant au rapport de la Fondation Abbé Pierre qui estime que l'objectif de construction de 100.000 logements par an ne sera pas atteint, le ministre délégué au Logement considère qu'il "ne servait à rien de faire des procès d'intention".

"Cela ne sert à rien de faire des procès d'intention pour dire «ils ne vont pas y arriver», vous jugerez en 2005", a-t-il lancé lors d'une conférence de presse de présentation des chiffres du logement social.
"La crise du logement est grave, la Fondation a raison de la souligner et
nous sommes en accord sur le diagnostic. Mais vous ne pouvez non plus émettre des doutes sur la manière de résoudre les problèmes". "Vous ne pouvez pas faire de procès d'intention là-dessus",
a-t-il affirmé.

Les projets de construction "affichés par les 30 plus grandes agglomérations montrent que, sans nouvelles mesures, les objectifs du plan de cohésion sociale - 500.000 logements en 5 ans - ne seront pas atteints", affirme la Fondation dans son rapport, remis mardi.
Marc-Philippe Daubresse a répondu que ces calculs avaient été faits sur la base des programmes locaux d'habitat qui ne sont pas actualisés par les nouveaux objectifs du plan de cohésion sociale. Ce plan prévoit en 2005 le financement de 90.000 logements sociaux, hors programme de rénovation urbaine.

En 2004, 74.900 logements sociaux ont été financés au total, comprenant les programmes de rénovation urbaine. "Ces chiffres sont bons et nous mettent sur une voie très positive", a affirmé M. Daubresse.

La Fondation Abbé Pierre critique également "l'ambiguïté" du programme gouvernemental de constructions de logements sociaux, qui comptabilise des logements, les PLS (prêt locatif social), exigeant pour y accéder de gagner deux fois le SMIC.
Selon la Fondation, la plupart des six millions de ménages qui reçoivent l'aide au logement (APL) n'ont pas accès au logement PLS.
"Les PLS s'adressent en province à un ménage qui, à deux revenus, perçoit entre un et trois SMIC, et la crise du logement est bien sur tous les segments de la population (...) jusqu'aux populations moyennes", a déclaré M. Daubresse. 20.598 PLS ont été financés en 2004.
"Il y a une vraie crise du logement, y compris chez les jeunes qui débutent dans la vie, sur les populations qui gagnent à deux entre un et trois Smic", a-t-il poursuivi.
D'autant que dans le plan de Cohésion sociale, "les PLS sont plafonnés à un tiers", a-t-il encore ajouté. "La crise du logement est très grave, elle va se résoudre sur une décennie", a-t-il ajouté. "Il y aura une augmentation très significative de l'offre en 2006".

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