Le laboratoire de Sociologie Urbaine Générative s'est vu confié en 2001 une mission d'étude pour définir des orientations de requalification du quartier. Premiers constats.

Le quartier du Marais, dans le 4ème arrondissement de Paris, appartient à l'histoire de la ville et est considéré, sans en avoir le titre officiel, comme un élément du patrimoine mondial. Héritage du XVIIème siècle, son schéma urbanistique et son nouvel attrait l'ont rendu inadapté aux besoins et aux attentes de riverains, générant des tensions entre les différentes formes d'usage de l'espace public.

Doté de nombreux immeubles historiques, il attire chaque année de très nombreux touristes. La présence massive de commerces en ont fait un nouveau pôle du " shopping tendance ", drainant avec lui une armée de parisiens et de parisiennes flânant sur des trottoirs sous dimensionnés. L'étroitesse des rues, conjuguée à l'absence presque systématique de végétation, amplifie la nuisance sonore qu'engendre la difficile circulation des véhicules.

Les riverains, qui conservent généralement une fascination pour leur quartier, n'en montre pas moins une exaspération. Les tensions se font de plus en plus vives et la mairie d'arrondissement, ainsi que la Ville de Paris, ont décidé de prendre le problème à bras le corps en faisant appels à l'équipe de sociologues du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB).

" Rompre avec des manières de faire "

L'équipe, dirigée par Michel Bonetti, est à l'origine de ces premiers constats sur les atouts et les défauts du Marais. Le maire d'arrondissement, Dominique Bertinotti, qui habite pourtant le quartier depuis longtemps, reconnaît avoir eu " l'impression de découvrir son quartier d'une manière totalement différente " et de ne pas avoir su plus tôt " qu'il y avait autant de coins et de recoins perdus, de murs aveugles et de zones de saletés ".

Les membres du CSTB ont commencé leurs travaux sur la base des témoignages des habitants et des informations fournies par les services de la Ville de Paris. La coopération entre tous les acteurs devant être simplifiée et renforcée, pour réaliser le meilleur diagnostic.

" Il est important de rompre avec des manières de faire, où le technicien fait son projet dans son coin ; en réalité chacun a sa propre compétence en ce qui concerne l'espace public que l'on soit un simple habitant ou un expert ", précise le maire de l'arrondissement.

Les premiers travaux pourraient bien être entrepris prochainement et consisteraient, dans un premier temps, en des plantations d'arbres, pour lutter contre les pollutions sonores et olfactives, en des remises en états de fontaines ou en des positionnements de poteaux pour éviter le stationnement sauvage de deux-roues sur les trottoirs déjà étroits.

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