CATASTROPHE NATURELLE. Le président de la République s'est rendu, ce 7 octobre 2020, dans les territoires des Alpes-Maritimes dévastés il y a quelques jours par la tempête Alex. Le coût de la reconstruction sera considérable au regard des dégâts.

Le 2 octobre 2020, un épisode météorologique exceptionnel, avec des intempéries dont l'ampleur était peu prévisible, ont dévasté trois vallées dans les Alpes-Maritimes. De nombreux bâtiments, ponts, routes, réseaux d'eau, électrique, de télécommunication ont été partiellement ou complètement détruits par les cours d'eau en crue et la violence de l'épisode.

 

Alors qu'une réunion avec la préfecture devait se tenir ce 7 octobre 2020, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a annoncé que, selon les estimations du préfet, le coût des travaux de reconstruction pourrait atteindre un milliard d'euros. Avec l'espoir, pour le président du département Charles-Ange Ginesy, que la reconstruction se fasse vite, "un an, deux maximum pour tout rétablir", a-t-il plaidé auprès de l'AFP.

 

L'urgence, pour le moment, est de rétablir les accès à tous les villages touchés, à l'eau potable et à l'électricité. Car des communes comme Tende, par exemple, sont toujours inaccessibles par la route. Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est rendu sur place ce 7 octobre, en hélicoptère car la route est impraticable.

 

Les travaux routiers seront les plus chers à mener

 

Rien que pour les travaux routiers, la facture pourrait s'élevait à près d'un milliard d'euros : 500 millions pour le département, 435 millions pour la métropole Nice-Côte d'Azur, à laquelle appartiennent Saint-Martin-Vésubie et Roquebillière par exemple. Il faut dire que les dégâts sont considérables.

 

La route dans la Roya, qui part de Vintimille côté italien, n'est plus qu'une "série de pointillés à flanc de montagne", selon l'AFP. "Une dizaine de ponts se sont écroulés, il y a 35 km de routes à reconstruire, c'est un truc de fou", s'est ému le président du conseil départemental. Rien que sur la route départementale 2204, une cinquantaine de brèches ont été observées, selon des informations que Batiactu a pu obtenir auprès de la communauté d'agglomération de la Riviera française (dont font partie Tende ou encore Breil-sur-Roya), et un trou de 30 m coupe la voie à la sortie du tunnel de Tende. Dans la Vésubie, 25 à 30 km de routes et trois ponts sont aussi à rebâtir. Et d'autres travaux doivent être menés dans la Tinée ou la Plaine du Var, détaille la métropole Nice-Côte d'Azur.

 

Côté ferroviaire, les infrastructures ont mieux tenu. Le trafic a même pu reprendre normalement dès le 5 octobre, entre Nice et Breil-sur-Roya, selon la SNCF. Ce qui permet désormais d'acheminer 10 à 12 tonnes de denrées par jour. En revanche, la ligne est coupée entre Breil et Tende, coupée sur 27 km par des éboulements et des coulées de boue. Une partie seulement de cet axe a d'ores et déjà pu être rétablie, jusqu'à la gare de Fontan-Saorge, pour une circulation dite technique.

 

Rétablir l'eau, le plus urgent

 

Mais le plus urgent est de rétablir l'eau. Selon l'AFP, 60% des habitants des vallées de la Vésubie et de la Tinée ont des problèmes d'alimentation en eau. La remise en état des installations "demandera plusieurs semaines voire plusieurs mois", a prévenu la métropole Nice-Côte d'Azur.

 

Six usines et trois réservoirs seront à reconstruire, sans compter les plus de 25 km de réseau d'eau potable qui ont été détruits dans ces 2 vallées. Côté assainissement, Ce sont au moins quatre stations d'épuration et 10 km de réseau qu'il faudra rebâtir dans ce secteur. Coût estimé des travaux : 40 millions d'euros. Les dégâts sont également importants dans la vallée de la Roya, et la communauté d'agglomération nous explique que l'état des lieux est actuellement en cours.

 

Réseau électrique emporté par les routes et les ponts

 

Le réseau électrique a également été fortement touché par les intempéries, parfois emporté "avec les routes et les ponts", comme l'expliquait à l'AFP Marianne Laigneau, présidente du directoire d'Enedis. Jusqu'à 15.000 foyers ont été privés d'électricité, mais les travaux d'urgence ont avancé doucement.

 

Des groupes électrogènes ont été acheminés dans les villages pour avoir au moins un point d'alimentation, avant de rétablir les lignes et de tirer des câbles assurer une alimentation provisoire. Viendra ensuite le temps d'entamer un remaillage qui lui, prendra plusieurs mois. Deux centrales hydroélectriques ont par ailleurs été très impactées, à Roquebillière et à Breil-sur-Roya.

 

Les télécommunications reviennent doucement

 

Côté télécommunication, après un week-end sans accès, les réseaux mobiles SFR et Bouygues fonctionnaient dans la vallée de la Roya, selon nos informations, quand celui d'Orange était encore complètement coupé le 6 octobre dans la journée. Depuis, le réseau mobile a été rétabli dans 4 communes, et Internet était de retour partiellement à Breil-sur-Roya. Dans la vallée de la Vésubie, "les travaux sont encore plus complexes", selon Orange, même si le réseau mobile a été en partie rétabli à Saint-Martin-Vésubie.

 

De façon générale sur le secteur, la majorité des 43 antennes relais utilisées par Bouygues et SFR étaient toujours hors service le 7 octobre. Le réseau de fibre optique d'Orange a été très endommagé. Mais les opérateurs espèrent un retour à la normal pour le plus grand nombre d'ici la fin de la semaine.

 

Soutien de l'Etat dans la durée

 

Lors de son déplacement dans le secteur, le président de la République Emmanuel Macron a promis un soutien "à la mesure de la catastrophe". "La Nation sera présente dans la durée", a-t-il assuré, alors que l'état de catastrophe naturelle doit être décrété pour ces territoires.

 

Le président du département compte par ailleurs demander 250 millions d'euros à l'Etat pour la prévention des risques. De son côté, Christian Estrosi, président de la métropole Nice-Côte d'Azur, espère un soutien rapide pour les populations et les quelque 1.500 entreprises qui vont se retrouver en grande difficultés.

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