Le ralentissement de la production industrielle dû à la crise commence à se faire ressentir sur la consommation d'électricité, selon EDF. Pierre Gadonneix, le Pdg du fournisseur d'énergie, a par ailleurs laissé entendre que le prix de l'électricité pourrait augmenter.

«Nous commençons à voir les signes d'un ralentissement de la consommation industrielle, essentiellement dans les secteurs les plus touchés par la conjoncture : le bâtiment, la sidérurgie, l'automobile», a expliqué le Pdg d'EDF, Pierre Gadonneix, mercredi, lors d'une audition à l'Assemblée nationale. La consommation domestique ne montrerait pas de signes de ralentissement pour le moment. Selon les estimations d'EDF, la baisse de consommation industrielle serait de l'ordre de quelques pour cent, alors que celle de la consommation globale se situerait autour de 1%.

 

Alors que le gouvernement a déjà exprimé sa désapprobation sur ce sujet, Pierre Gadonneix a néanmoins laissé entendre que le coût de l'électricité en France pourrait augmenter. «Les prix de l'électricité ont baissé depuis 15 ans. C'est clair que ça ne peut pas continuer», a-t-il estimé. Il a expliqué que le coût de production de l'électricité par EDF se situait entre son «coût comptable» (35 euros par MWh en 2007) et le coût de construction des nouveaux réacteurs - 54 euros par MWh pour celui de Flamanville dans la Manche, dont la facture du chantier est d'ailleurs en hausse de 20%.

 

Le prix du gaz ne baissera pas
Si le prix de l'électricité augmente, cela ne devrait pas être le cas pour ceux du gaz. En effet, le gouvernement a expliqué ne pas vouloir modifier les prix du gaz, mais il n'entend pas non plus les baisser avant le mois d'avril. Luc Chatel, le porte-parole du gouvernement, a déclaré que le prix du gaz baisserait en avril «si les prix du pétrole sont maintenus à des niveaux aussi bas que maintenant».

 

Pourtant, ces tarifs sont habituellement réévalués chaque trimestre par le gouvernement. Ils avaient augmenté de 4% en janvier dernier, puis de 5,5% en avril et de 5% en août, soit une hausse annuelle de 15,2%. Les associations de consommateurs sont montées au créneau pour s'insurger de la non baisse du prix du gaz. La Confédération du logement et du cadre de vie (CLCV) a d'ailleurs demandé plus de transparence sur les processus d'indexation à la hausse et à la baisse entre les tarifs du gaz et les cours du pétrole.

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