Le ministre délégué à l'industrie François Loos a profité du salon des énergies renouvelables jeudi pour annoncer la création d'un tarif de rachat de la production d'électricité produite à partir de centrales éoliennes en mer, à 13 centimes d'euros le kW/h. Un relèvement des tarifs de rachat de l'électricité produite à partir de la méthanisation des déchets et de la géothermie a également été annoncé.

Le premier parc éolien français en mer doit voir le jour d'ici à 2008, en Seine-Maritime, à sept kilomètres au large de la petite station balnéaire de Veulettes-sur-Mer. Avec un total de 105 MW, soit le quart de la puissance totale installée aujourd'hui dans les éoliennes à terre en France, il sera capable de produire environ 300 millions de KWh chaque année, soit l'équivalent de la consommation d'une ville de 150.000 habitants.

EDF a l'obligation depuis février 2000 de racheter l'électricité d'origine renouvelable à un prix fixé par l'Etat. Avec la création d'un tarif de rachat de la production d'électricité produite à partir de centrales éoliennes en mer (à 13 centimes d'euros le kW/h), l'Etat souhaite ainsi donner un coup d'accélérateur au développement des énergies renouvelables pour respecter les engagements de la France de porter d'ici à 2010 à 21% la part des énergies renouvelables sur l'électricité française, contre 14% aujourd'hui?
Le ministre a également annoncé jeudi un relèvement des tarifs de rachat de l'électricité produite à partir de la méthanisation de déchets et de la géothermie. La méthanisation de déchets ?la transformation par fermentation de la matière organique en méthane et gaz carbonique (biogaz) pour la production d'électricité? va ainsi bénéficier d'un tarif majoré de plus de 50% à 14 centimes d'euros le kWh. Tandis que les tarifs pour la géothermie ?un procédé qui consiste à récupérer la chaleur de la croûte terrestre pour l'utiliser sous forme de chauffage ou d'électricité? sont portés à 12 centimes d'euros le kW/h, contre 7,6 centimes le kW/h et jusqu'à 15 centimes d'euros le kW/H (7,9 centimes le kW/h actuellement) en cas de cogénération (production de chaleur et d'électricité).
L'objectif, selon le ministre, est de susciter des développements nouveaux sur la base de la technologie mise au point avec l'installation pilote de géothermie de Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin) d'Electricité de Strasbourg (ES).
Pour l'éolien terrestre, le ministre a indiqué que la structure actuelle des tarifs serait adaptée pour que, sur un site donné, les opérateurs soient incités à maximiser la production en investissant dans les machines les plus performantes, et favoriser ainsi l'équipement de sites moyennement ventés, les plus ventés étant généralement déjà équipés.
Rappelons enfin que, concernant le solaire photovoltaïque, le gouvernement avait annoncé le 16 mai un doublement des tarifs de 15 à 30 centimes d'euros le kW/h et jusqu'à 55 centimes si les panneaux solaires sont intégrés au bâtiment.
Le ministère de l'Industrie a assuré que ces nouveaux tarifs doivent faire l'objet d'arrêtés dont la publication devrait intervenir «au tout début juillet».

actionclactionfp