La ville de Lyon accueille depuis un an la première école d'éclairage et de domotique. La construction d'un nouveau bâtiment dynamise l'enseignement.

Avec l'adoption de son plan lumière dans les années 90 et l'illumination de plus de 200 sites et monuments, la ville de Lyon s'est forgée une image de capitale française de l'éclairage. Il y a un an, en partenariat avec le lycée Assomption-Bellevue et la société Sonepar Sud-Est, l'IAE de l'université Lyon III a monté la première licence professionnelle de Conception et de Management en Eclairage.

Cette formation s'adresse aux titulaires d'un BTS DUT Bâtiment, TP, Génie Civil, Electrique etc., dont le service pédagogique peut valider cinq années d'activité dans la profession. Après sélection des dossiers, les candidats retenus sont convoqués à un entretien de type professionnel, puis un jury composé de représentants des entreprises et d'universitaires se prononce sur les admissions définitives. Mais l'inscription n'est définitive qu'après la signature d'un contrat d'apprentissage avec une entreprise, le principe de la formation étant une alternance de théorique et de pratique.

" Cette école dédiée à la clarté et à la mise en lumière a pour objectif de rendre pérenne le savoir-faire lyonnais en la matière ", explique Roger Monnami, président du Sonepar Sud-Est, entreprise partenaire et spécialisée dans le secteur, et co-initiateur de cette licence. Ce dernier a réalisé l'illumination des tours Petronas en Malaisie (les plus hautes du monde), du Palais de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg ou du Fort de la Havane, à Cuba.

" L'éclairage a connu un formidable développement au cours des dernières années, grâce à la qualité et la variété des nouvelles sources de lumière, à la créativité des concepteurs, et à l'ingéniosité des bureaux d'études et de l'ensemble des acteurs de la filière ", expliquait Roger Monnami, lors de l'inauguration de la licence l'année dernière.

C'est justement pour développer cette pratique de l'éclairage et de la domotique que l'IAE vient d'inaugurer un nouveau bâtiment, destiné à accueillir les cours pratiques des étudiants. " Quand tombe le soir, l'éclairage se fait de l'intérieur et il est dynamique ", explique Bernard Hamel, directeur de l'école Assomption-Bellevue. " C'est comme un cœur qui bat dans la nuit ", indique Roger Monnami.

" Le jour, tout est fait pour optimiser la luminosité naturelle avec de nombreuses surfaces vitrées ainsi qu'une utilisation intelligente et ciblée de l'éclairage artificiel ", décrit Bernard Hamel. Des cloisons translucides font ainsi office de murs pour les neufs salles de classe, la lumière se répartit uniformément grâce à un éclairage modulable et le matériau des meubles a été étudié pour avoir un même réfléchissement. Les radiateurs ont été remplacés par 1.400 panneaux rayonnants chauffants au plafond. Le prix de ce tout technologique s'élève à 3 millions d'euro, dont plus du tiers est financé par le Conseil Régional Rhône-Alpes.

L'école, qui compte déjà une douzaine d'étudiants, s'est inscrite au prochain Trophée Lumière, qui récompense les concepteurs d'éclairage, au moment même où Lyon célèbre la Fête de la Lumière, le 8 décembre, une tradition qui pousse chaque année les lyonnais a orner, le soir, leur fenêtre d'une bougie.

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