JUSTICE. Cinq personnes dont des employés d'un bailleur social ont été mises en examen en Provence, a annoncé le parquet de Marseille. Le maire de la ville concernée s'est dit "soulagé".

C'est une affaire de corruption qui secoue un bailleur social de Martigues, dans les Bouches-du-Rhône. Le parquet de Marseille a annoncé que cinq personnes ont été mises en examen le 9 décembre, dont la directrice du patrimoine de la société d'économie mixte immobilière de la ville de Martigues (Semivim) et son compagnon, également employé par le bailleur social. Cela faisait deux jours qu'une série de perquisitions et d'interpellations était menée. Au total, sept personnes ont été placées en garde à vue, dont cinq ont été déférées devant un juge d'instruction. L'affaire a mis au jour "l'existence d'un système de corruption" au sein de la Semivim, a précisé le parquet dans un communiqué vendredi.

 

Une information judiciaire pour "corruption active et passive, trafic d'influence actif et passif, favoritisme et recel de ce délit ainsi que prise illégale d'intérêts et recel de ce délit" avait été ouverte le 14 octobre pour des faits "susceptibles d'avoir été commis sur une période débutant au 1er janvier 2019", selon la même source.

 

Corruption et prise illégale d'intérêts

 

La Semivim est le bailleur social de la municipalité, dont le maire Gaby Charroux - du parti communiste français - est également le président. La directrice du patrimoine a été mise en examen "des chefs de corruption passive, favoritisme et prise illégale d'intérêts et placée en détention provisoire". De son côté, son compagnon a été mis en examen "des chefs de corruption passive, trafic d'influence passif, favoritisme et prise illégale d'intérêts". Il a également été incarcéré provisoirement, a indiqué la même source.

 

 

Les trois autres personnes mises en examen sont des entrepreneurs et ont été placées sous contrôle judiciaire. Ils sont "suspectés d'avoir rémunéré ces derniers par divers moyens (versements de sommes de l'ordre de plusieurs centaines de milliers d'euros, paiement de voyages à l'étranger ou encore de matériaux de construction) en contrepartie de l'octroi de marchés publics", a informé le parquet, et sont mis en examen "des chefs de corruption active, trafic d'influence actif, recel de favoritisme et recel de prise illégale d'intérêts". Ils sont sommés de payer des cautionnements allant de 40.000 à 200.000 euros.

 

Suite à cette affaire, le maire de Martigues a réagi le 10 décembre. Lors d'un conseil municipal, il a annoncé que la municipalité allait se constituer partie civile et qu'une procédure de licenciement avait été lancée contre les deux salariés de la Semivim. "C'est pour moi, pour nous, un grand soulagement qui renforce ma sérénité", a ajouté Gaby Charroux. Le parquet a rappelé qu'une enquête préliminaire avait été ouverte dès le 9 avril 2021 dans ce dossier, sur la base d'informations recueillies "dans le cadre d'une autre procédure".

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