D'un point de vue pratique, la tenue de la conférence sera à elle seule un véritable défi. Car il faudra recevoir 20.000 délégués, plus 20.000 participants membres d'ONG, et 3.000 journalistes, pendant une quinzaine de jours. Pierre-Henri Guignard, le secrétaire général de l'événement, explique : "C'est un conférence hors norme par ses enjeux, son ampleur et sa durée". Une cinquantaine d'entreprises seront ainsi mobilisées, à partir du 5 octobre prochain, à l'édification d'une véritable petite ville temporaire au Bourget (Seine-Saint-Denis) avec ses restaurants, ses banques et surtout ses espaces de travail, de réunions et de conférences. En tout, 3.000 personnes participeront à ce chantier. Stéphane Troussel, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, renchérit : "Il s'agira de la 41e ville du département, qui a déjà su faire la réussite de tels événements en recevant le Mondial ou le salon du Bourget. Ce n'est donc pas une contrainte mais une opportunité". Les pouvoirs publics espèrent d'importantes retombées économiques et sociales, avec plusieurs milliers d'emplois concernés et 100 M€ de dépenses pour les participants en hébergement, restauration, transport et activités.

 

Anne Hidalgo, la maire de Paris, a également tenu à manifester son engagement pour la COP21, en déclarant se préparer avec enthousiasme à la mobilisation de tous les lieux destinés à recevoir des délégations et des ONG. "Je vais accueillir 1.000 maires à l'Hôtel de Ville, car les villes sont un enjeu pour le climat. Plus de la moitié de l'humanité habite dans les villes. Notre contribution se fera avec des engagements très concrets, dont un travail sur les commandes publiques groupées pour les questions de transport et de ramassage des ordures", a-t-elle précisé.

L'échec n'est pas une option

Le Président de la République a clôturé cette présentation de "l'Equipe de France" de lutte contre le réchauffement climatique en déclarant : "Il y a une incertitude qui plane encore. Il y a des progrès et des inquiétudes". Les grandes puissances, Etats-Unis, Chine et Union européenne, qui représentent la moitié des émissions de gaz à effet de serre, ont d'ores et déjà présenté des feuilles de route volontaristes. Une soixantaine d'autres pays l'ont fait mais plus d'une centaine restent à convaincre. Evoquant la possibilité d'un échec des négociations, le président a conclu : "Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas… L'isolement n'est pas possible. Le repli n'est pas crédible. Et le nationalisme écologique n'est pas envisageable". La France, qui se veut exemplaire, proposera notamment de fixer un prix au carbone et s'attachera à prendre en compte le statut de réfugié climatique.

 

Une structure en bois :
Deux grandes salles plénières sont prévues dont une, en extérieur, devra être construite de toutes pièces. Elle sera composée d'une structure de portiques en bois d'origine française, et vêtue d'une double peau améliorant l'isolation acoustique et thermique. Conçue pour pouvoir être démontée et réutilisée sur d'autres sites, elle disposera d'une impressionnante capacité de 2.000 personnes.

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