Alors que la question de l'écologie est au centre des débats immobiliers, crise oblige, la question économique s'invite elle aussi à la table. Problème : si les bâtiments durables restent plus chers à l'achat, peu d'outils de mesure permettent de calculer précisément les économies réalisées ultérieurement.

Si l'on s'en tient au nouveau rapport publié par CB Richard Ellis, qui enquête sur le véritable prix de revient des bâtiments écologiques, l'industrie immobilière au Royaume-Uni est encore loin de pouvoir fournir des coûts de comparaison précis sur les économies d'énergie des constructions « vertes ».

 

Une lacune que l'on retrouve dans le secteur de l'immobilier tertiaire HQE, en France. Selon une étude réalisée par l'ARD (Agence Régionale de Développement) et DTZ (Conseil national en immobilier d'entreprise) portant sur l'Ile-de-France, 70% des entreprises interrogées se plaignent du manque de personnel compétent capable, notamment, de mesurer les effets du développement durable des immeubles. Près de 30% d'entre elles stipulent même vouloir être accompagnées pour connaître le comparatif énergétique entre un immeuble écologique et une construction classique.

La question des coûts

Car l'investissement dans un immeuble « vert » n'est pas négligeable. Selon l'étude CB Richard Ellis, la mise aux normes écologiques la plus basique augmenterait le prix de revient de 2 à 3%. La construction d'un bâtiment qui atteindrait des standards plus élevés d'accréditation écologique serait même susceptible d'augmenter le coût jusqu'à 7,5%.

 

Autant d'éléments susceptibles de venir freiner un projet immobilier écologique, y compris en France. Selon l'enquête ARD/DTZ, à peine 21% des entreprises d'Ile-de-France interrogées se déclareraient porteuses d'un projet d'implantation ou de relocalisation dans un bâtiment durable d'ici à 5 ans.

Des loyers en plein boom

Les locataires de ces immeubles ne seraient pas plus avantagés. A cause du prix de revient plus élevé, le promoteur aurait tendance à gonfler les loyers par rapport aux bâtiments classiques, selon CB Richard Ellis.

 

Une information qui se vérifie en Ile-de-France. L'étude ARD/DTZ pointe ainsi du doigt la flambée des loyers que peut générer un immeuble HQE. Un surcoût qui est au centre des réflexions des entreprises déjà mises à l'épreuve dans un contexte économique difficile.

 

Face à ces dépenses, l'apport d'outils de mesure perfectionnés apparaît donc indispensable pour accroître le marché de l'immobilier durable. Toujours selon ARD/DTZ, une entreprise sur deux serait a priori d'accord pour supporter une augmentation du loyer de 5 à 10%. Mais à une seule condition : avoir la garantie de réaliser une économie de 10 à 15% sur les charges.

actionclactionfp

Un coût

Graphique
Graphique © ARD/DTZ
20% des entreprises intérrogées associent le développement durable à son coût.

Accompagnement

Graphique
Graphique © ARD/DTZ
29% des personnes interrogées voudraient être accompagnées sur le comparatif énergétique dans leur démarche vers le développement durable.

Surcoût et économie

Graphiques
Graphiques © ARD/DTZ

Projet écologique

Graphique
Graphique © ARD/DTZ
21% des entreprises interrogées ont un projet d'implantation ou de relocalisation durable.