Sur l'ensemble du territoire, et plus particulièrement à Paris, il est difficile de trouver encore des terrains pour construire. Pour pallier le manque de logements, une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme propose de rehausser les bâtiments. Elle va même plus loin en estimant cette possibilité applicable à 11.000 immeubles. Détails des résultats.

La densité, la pénurie de logements et de terrains à construire sont des sujets récurrents dans la construction et plus particulièrement dans la Capitale.

 

Parmi les solutions régulièrement évoquées, on peut citer la surélévation des bâtiments. Un procédé qui consiste à augmenter la hauteur d'un bâtiment en le rehaussant. Dans cette optique, l'Atelier parisien d'urbanisme (Apur) est allé plus loin en comptabilisant le nombre d'immeubles qui pourraient faire l'objet d'un tel chantier, en tenant compte de la législation et des exceptions parisiennes (quais de Seine et canaux, quartiers avec des hauteurs plafonnées...).

 

Résultat : le potentiel serait d'environ 11.520 bâtiments - 8,2% des 140.000 immeubles parisiens. Selon le bâti, certaines constructions pourraient s'enrichir de plusieurs logements, d'autres de seulement deux. L'étude souligne également qu'environ "40.000 nouveaux appartements familiaux allant de 50 à 70 m2" pourraient être créés. Plus en détail, sur les avenues et les boulevards de plus de 22 mètres de large, 2.370 immeubles pourraient profiter des règles de gabarit nouvelles. Pour les rues allant de 12 à 22 mètres de larges, le projet pourrait concerner 6.600 volumes bâtis. Mais l'Apur voit dans les bâtiments d'angle, notamment ceux de seulement deux - trois étages, le plus grand potentiel. Dans le JDD du 15 février, Dominique Alba, présidente de l'Apur précisait d'ailleurs à ce sujet : "Les rez-de-chaussée abrite généralement une brasserie. Si l'on y ajoute trois ou quatre niveaux, on a huit à dix logements supplémentaires". Au total, 2.555 immeubles pourraient être impactés.

Une autre enquête plébiscitait la surélévation

Cette enquête fait écho au sondage Ifop/Seloger réalisé en mars 2014, celle-ci révélait que 54% des propriétaires d'appartement seraient d'accord pour que l'on construise au-dessus de leurs têtes, en échange d'avantages financiers. Reste que certains freins persistent, notamment à cause des copropriétés qui affichent de véritables craintes : " Nous avons bon espoir que cela se débloque un jour, puisqu'une ordonnance du gouvernement (ndlr : Ordonnance n° 2013-889 du 3 octobre 2013 relative au développement de la construction de logements densifier la ville) préconise une réduction du droit de veto des occupants du dernier étage d'un immeuble. Cela va dans le bon sens", notait alors Isabelle Dorgeret, de l'association Promotoit, association créée en 2005, qui regroupe 9 industriels dont l'activité est liée à la toiture.

 

En outre, entre la suppression des règles de densité, relatives à la loi Alur (suppression du COS), et la possible modification du plan local d'urbanisme (PLU) que souhaite la mairie de Paris, la surélévation pourrait donc voir rapidement grimper sa cote…

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