Près de 200 pays du monde se sont donné rendez-vous à Doha, au Qatar, afin de prolonger le protocole de Kyoto sur les émissions de gaz à effet de serre. Mais l'accord finalement conclu n'aura qu'une faible portée, des grands pays émetteurs comme le Canada et la Russie ayant choisi de se retirer.

Le protocole de Kyoto, le seul accord international en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, a finalement été reconduit au terme de la conférence de Doha (Qatar). Un résultat en-deçà des espérances des défenseurs de l'environnement, d'autant que certains des pays les plus pollueurs, comme le Canada, le Japon et la Russie se sont retirés du processus devenu trop contraignant. Les Etats-Unis, qui n'adhéraient déjà pas au protocole de Kyoto, ne participaient pas non plus à ce 2e round.

 

Lutte de pouvoirs
Finalement, l'accord obtenu à l'arrachée ne lie que l'Europe, l'Australie et une dizaine d'autres pays, ne représentant en tout que 15 % des émissions de CO2 au niveau mondial. Delphine Batho, la ministre de l'Environnement, de l'Ecologie et du Développement durable, déclare au Parisien : "Je préfère qu'on se quitte sur un accord que sur rien du tout. Mais je reconnais que cet accord n'est pas à la hauteur de l'urgence climatique". La responsable parle même d'étape modeste voire dérisoire, à un moment où l'impact du réchauffement climatique dépasse les prévisions les plus pessimistes.

 

"Certaines puissances n'ont pas du tout la volonté de remettre en cause leurs modèles de développement alors que ce sont ces modèles qui conduisent la planète à sa perte", confie la ministre. Les accords signés le 8 décembre prolongent donc jusqu'en 2020 ceux de Kyoto et reportent à l'an prochain la question du financement de l'aide aux pays en développement afin de leur permettre de lutter contre le réchauffement. A Copenhague (Danemark), en 2009, la création d'un fonds climatique vert alimenté à hauteur de 77 Mrds d'euros par an à l'horizon 2020 avait été décidée, avec une contribution des pays développés à hauteur de 23 Mrds € entre 2010 et 2012. Aucune disposition n'a pourtant été prise pour la période 2013-2020. Les pays riches continueront-ils à aider les pays en développement à réduire leurs émissions et à s'adapter aux changements climatiques ?

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