Le gouvernement somme la société Cofiroute, constructeur et concessionnaire d'autoroutes, de " se mettre au travail sans délai sous peine de sanctions financières " pour terminer plusieurs tronçons d'autoroutes dans l'ouest de la France.

Le ministère de l'Equipement a sommé ce mardi 29 octobre la société Cofiroute de reprendre l'avancement des travaux sur plusieurs tronçons autoroutiers. Dans un communiqué, il constate que de nombreux retards ont été pris sur les autoroutes A11, pour le contournement d'Angers, A28 entre Alençon et Tours et A85 entre Tours et Vierzon.

En 1995, le gouvernement avait déclaré ce dernier tronçon d'utilité public. Mais cette Déclaration d'utilité public (DUP) étant caduque au bout de sept ans, soit en 2002, le Préfet de la région a été contraint d'annoncer que le gouvernement, répondant aux exigences des groupes de pression de la route, avait prorogé la validité de cette DUP de 9 ans, soit jusqu'au 12 juillet 2011.

L'origine principale du retard dans les travaux de l'A85 provient de la découverte d'un insecte en voie de disparition, le pique-prune, dans la zone de construction du ruban de bitume. Le 24 avril 2001 au Sénat avait été l'occasion de replacer le débat dans son contexte. Le sénateur Leclerc avait interpellé le gouvernement, représenté alors par la Secrétaire d'Etat Michelle Demessine, en ces termes : " L'ouverture des autoroutes A 28 et A 85 dans notre département est attendue avec impatience par les acteurs économiques, les élus locaux et l'ensemble de la population. Pour des raisons dites " écologiques et environnementales ", les travaux sur l'A 28 sont bloqués depuis plus de trois ans, en attendant que soit trouvée une solution susceptible de satisfaire à la législation européenne en matière d'environnement. "

Le 10 avril 2001, la France avait reçu une lettre de mise en demeure de la Commission Européenne, et avait confié une mission à Michel Burdeau le 12 juillet suivant. Son rapport sur l'impact de la construction sur le milieu l'avait conduit à demander une concertation nouvelle entre les élus et les constructeurs, estimant que le dialogue était insuffisant, et ajoutait que l'impact des travaux sur l'environnement était " insignifiant ".

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