La deuxième proposition formulée par le CAS vise à encourager le déploiement des énergies renouvelables d'ores et déjà compétitives, et à privilégier - pour celles dont le coût est encore trop élevé - des opérations de démonstration et de recherche. Là encore, le rapport demande le soutien par des budgets publics des efforts de R&D pour réaliser des ruptures technologiques et pour réaliser des économies d'échelle dans le cadre de déploiements limités. Les auteurs du document estiment également qu'il serait judicieux de privilégier les solutions créatrices d'emplois en France et d'étudier des mesures incitant à la fabrication des équipements dans l'Union européenne. Toutefois, ils soulignent que de telles mesures donneraient lieu à controverse, notamment auprès de nos partenaires de l'Organisation Mondiale du Commerce.

 

Dans le domaine de l'urbanisme, le rapport du CAS souhaite voir étendre le concept de bâtiment à énergie positive à des ensembles plus larges de type îlot ou quartier, ceci afin de bénéficier de sources énergétiques locales à moindre coût. En tenant compte de la différence de prix entre les installations photovoltaïques au sol et celles intégrées en toiture (plus chères), l'étude propose l'installation de centrales sur du foncier disponible ainsi que l'utilisation de ressources comme la biomasse ou la géothermie et de moyens de gestion comme les réseaux de chaleur.

 

Des investissements à faire dans les technologies tranverses
Enfin, les membres de la mission Prospective technologique et du département Développement durable mettent en avant l'investissement crucial dans les technologies transverses. Les dispositifs de contrôle-commande interviennent notamment dans la production et la distribution d'énergie (réseaux intelligents, centrales nucléaires). Le concept de réseau domiciliaire apparaît également comme une technologie de régulation clé dans le domaine du bâtiment (production et stockage de l'énergie, télécommunication, sécurité, etc.). Les nanotechnologies s'avèrent être d'autres vecteurs d'innovation pour le développement de produits hautes performances : cellules photovoltaïques, matériaux super-isolants… Et les progrès réalisés en métrologie permettent une meilleure appréhension des enjeux environnementaux. Dans le bâtiment par exemple, ils autorisent une mesure plus fine de la concentration des polluants atmosphériques de l'air intérieur.

 

La nécessité d'en débattre
Le rapport souligne dans sa conclusion qu'au-delà des crédits, le développement ne pourra se faire sans l'assentiment de la population française qui s'interroge de plus en plus sur les risques sanitaires et écologiques. Il préconise donc une révision profonde des pratiques actuelles en matière de prise de décisions publiques et privées, à travers des débats de société. La grande conférence environnementale des 14 et 15 septembre 2012 constituera sans doute la première étape de ce processus.

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