Ségolène Royal a annoncé la fin des subventions dans le charbon pour des entreprises partiellement propriété de l'Etat. Engie se serait engagé à cesser ses investissements dans cette source d'énergie, émettrice de gaz à effet de serre, mais n'a pas encore présenté de plan de fermeture de ses centrales.

La ministre de l'Ecologie est très claire : "L'Etat, à la suite de la décision du Président de la République, arrête de subventionner les investissements dans le charbon. Les entreprises françaises vont retirer leurs investissements dans le charbon, et Engie s'y est d'ailleurs engagé", programmant ainsi sa sortie de cette énergie. Sur RMC et BFM TV, Ségolène Royal a poursuivi : "Il faut être logique : on ne peut pas, d'un côté, déplorer les effets catastrophiques du dérèglement climatique, et, de l'autre, continuer à investir dans les énergies fossiles".

 

Malgré ces déclarations, Engie, détenu à 33,29 % par l'Etat français, n'a pas encore confirmé l'information et n'a pas précisé de plan de désinvestissement. Un silence qui alerte les organisations de défense de l'environnement qui demandent des garanties. Pour Malika Peyraut, des Amis de la Terre, "l'annonce de Ségolène Royal doit être accueillie avec prudence". La Fondation Hulot déclare attendre maintenant que l'énergéticien français "se retire rapidement de tout projet de construction de nouvelles centrales à charbon, notamment en Turquie". Le groupe explique, sur son site, exploiter le charbon comme combustible dans des centrales thermiques en Belgique (233 MW), aux Pays-Bas (736 MW), en Pologne (1.781 MW) et en Thaïlande. L'ONG Les Amis de la Terre estime, pour sa part, que cette trentaine de centrales émet 81 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère chaque année, soit l'équivalent de l'empreinte carbone d'un pays comme les Philippines (100 millions d'habitants). Célia Gautier, du Réseau Action Climat, précise : "L'Etat doit pousser Engie à renoncer immédiatement au charbon et à procéder à une fermeture réelle de son parc de centrales polluantes, sans revendre ses centrales existantes, ni s'orienter vers d'autres projets nocifs tels que les combustibles fossiles, le nucléaire, les grands barrages".

 

L'énergéticien plaide, de son côté, pour "une optimisation des bilans de combustion du charbon" et déclare tenter de trouver des solutions innovantes pour limiter l'impact environnemental de ce combustible. Il suggère l'emploi de la biomasse comme énergie de co-combustion, l'installation de réducteurs des dioxydes de soufre ou l'investissement dans des technologies de dépollution. Engie explique que ses centrales à charbon en cours de construction aux Pays-Bas et en Allemagne, pourront récupérer et stocker le CO2 et que ses nouveaux projets utiliseront les technologies "supercritiques" de dernière génération. A la fin du mois de septembre, le groupe expliquait que le charbon ne représentait plus que 15 % de ses capacités, derrière les renouvelables (20 %) et que ses projets en développement faisaient essentiellement appel au gaz ou aux énergies nouvelles.

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